Les USA exhortent Israël et la Syrie à calmer le jeu
Des propos de Barak ont été « mal interprétés » et étaient destinés à un usage interne pour convaincre Netanyahu de la nécessité de négociations avec Damas.
D’après le site Internet du quotidien israélien Haaretz, le journal de langue arabe al-Sharq al-Awsat, basé à Londres, a rapporté hier que Washington a pressé Israël et la Syrie de mettre un terme aux nouvelles tensions apparues entre Damas et Tel-Aviv car elles pourraient compromettre la relance des négociations de paix. Des sources au sein du département d’État US ont assuré au quotidien de langue arabe que les États-Unis sont déterminés à ramener l’État hébreu à la table des pourparlers, tant sur le volet palestinien que syrien. Ces sources ont affirmé que le nouvel émissaire américain en Syrie déploie d’immenses efforts pour résoudre différents problèmes pouvant faire obstacle à la reprise des négociations et que Washington est prêt à tout faire pour surmonter ces difficultés. Depuis quelques jours, Israël et la Syrie se livrent à une guerre des mots en se menaçant mutuellement de représailles en cas de conflit militaire. « Notre message doit être clair à Assad : non seulement tu perdras la prochaine guerre, mais tu perdras aussi le pouvoir, toi et ta famille », a menacé Avigdor Lieberman, jeudi. Toutefois, cette attaque frontale et sans précédent du chef de la diplomatie israélienne contre le président Assad ne fait pas l’unanimité au sein du gouvernement israélien. Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a voulu calmer le jeu sans désavouer pour autant un ministre qui constitue un précieux allié politique. Son bureau a indiqué, au nom des deux responsables, qu’Israël « veut la paix et des négociations avec la Syrie sans conditions préalables », mais « qu’entre-temps, Israël ripostera avec vigueur et détermination à toute menace ». Mardi, le chef de la diplomatie syrienne, Walid Moallem, avait mis Israël en garde contre tout projet de guerre contre la Syrie, estimant qu’un tel conflit se transformerait en « guerre généralisée ». Le ministre syrien répondait au ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, qui s’était inquiété qu’en « l’absence d’accord de paix avec la Syrie, nous pourrions nous retrouver dans une confrontation militaire qui pourrait mener à une guerre totale ». Cependant, jeudi, M. Barak a réaffirmé que « la paix avec la Syrie est un objectif stratégique », désavouant à demi-mot M. Lieberman. « Le moins que je puisse dire, c’est que je suis mécontent des échanges de propos des deux derniers jours » entre Israël et la Syrie, a dit M. Barak.
« Tout cela va se calmer dans deux ou trois jours, car ni Israël ni la Syrie ne souhaitent déclencher une guerre », a estimé Eyal Zisser, professeur de l’institut Moshe Dayan auprès de l’université de Tel-Aviv. Selon ce spécialiste de la Syrie, les déclarations d’Ehud Barak « ont été mal formulées et mal interprétées par les Syriens, car elles étaient destinées à un usage interne pour convaincre Benjamin Netanyahu d’engager des négociations avec la Syrie ». Toujours d’après le site Internet du Haaretz, cette analyse a été corroborée par une source au sein du ministère israélien de la Défense. Cette source a insisté sur le fait que les propos de M. Barak étaient bien destinés aux oreilles israéliennes pour convaincre de la nécessité de négociations avec Damas, et qu’à nul moment il n’était question d’attaquer la Syrie. Cette même source a assuré qu’Israël fait tout ce qui est en son pouvoir pour que les malentendus de ces derniers jours ne dégénèrent pas en crise diplomatique entre Tel-Aviv et Damas.
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