Un échange à huis clos, sans photos ni questions, presque en catimini. Les rencontres entre Obama et Netanyahou tournent au théâtre d’ombres chinoises. Déjà, lors de leur premier tête-à-tête à Washington, le courant ne passait «physiquement» pas. A tel point que dès leur seconde entrevue, on s’est épargné les sourires Maclean’s devant les caméras. De toute évidence, il y a une incompatibilité de fond entre les deux hommes, amplifiant leur manque d’atomes crochus à la fois personnels et politiques. En Israël, certains n’hésitent pas à attiser le feu du désaccord en invoquant les origines et les influences exercées, autrefois, sur le nouveau président.Sur la scène du Moyen-Orient, où tout événement a des résonances historiques et géo-politiques complexes, la jeunesse d’Obama n’est pas un atout. Expérimenté et retors, Netanyahou en est parfaitement conscient. Ainsi, le récent camouflet infligé à l’administration Obama (annonce de la poursuite de la colonisation en pleine visite de M. Biden) traduit ce nouveau rapport de forces entre deux alliés traditionnels aujourd’hui en pleine crise.L’histoire, pourtant, montre que seul un couple américano-israélien qui «fonctionne» (tel Clinton-Rabin en son temps) permet de relancer la machine et les perspectives de paix dans la région. Reste donc à savoir si la victoire remportée par Obama sur le plan intérieur (réforme de la santé) va le «libérer» sur la scène internationale? Il lui reste deux ans et demi environ pour rebondir et réussir l’autre percée historique attendue de son mandat. Mais aujourd’hui, le sentiment général est plutôt d’être «planté» au fond du trou.
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