Has Obama Finally Found His Mojo?

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Avec sa réforme de la santé, le président américain est peut-être sorti de l’ornière.

Barack Obama avait besoin de se refaire une santé. L’adoption de sa réforme de la couverture médicale, qui permet à 31 millions de personnes supplémentaires de bénéficier d’une protection, a peut-être ouvert la voie du rétablissement. Certes pas en transformant l’Amérique en République sociale, mais en retrouvant la dynamique de mouvement sans laquelle son mandat serait perdu. En sortant son projet de l’ornière où l’avaient diaboliquement enlisé les groupes conservateurs et les républicains, le président américain a procédé à une forme de catharsis.

Cette réforme était la quintessence de la présidence débutée en 2009

D’abord il a révélé au grand jour les vices d’une démocratie américaine plus que jamais en proie aux lobbys et aux groupes de pression qu’il aura fallu convaincre un à un, comme on coupe soigneusement les fils d’une bombe à retardement pour la désactiver. Aucune réforme n’est possible sans travailler les élus au corps, sans distribuer les compensations et les caresses. On le savait déjà, mais, cette fois, l’opposition s’est reconstituée en se durcissant tous azimuts – revanche d’une campagne présidentielle durant laquelle John McCain avait été jugé trop convenable. Les ténors du populisme profond – que l’on appellerait sans ambages “extrême-droite” en Europe – n’ont pas pris de gants pour comparer Obama à Hitler. La radicalisation du parti républicain demeure une donnée avec laquelle il va falloir désormais compter.

Ensuite, Obama a relancé le grand plan présidentiel. On n’exagère rien en soutenant que cette réforme était la quintessence de la présidence débutée en 2009. Ce qu’aucun président américain n’a pu faire aboutir depuis un demi-siècle a, bon an mal an, vu le jour. Ce n’est pas seulement une victoire démocrate, c’est le sens même de l'”obamisme” qui en est justifié. Le discours moral et humaniste, qui a fait élire l’intellectuel de Chicago, rouvre une perspective d’espoir là où les réalités gestionnaires ne laissent que peu d’illusions. “Nous avons prouvé que nous sommes toujours un peuple capable de grandes choses”, a déclaré Obama, rattachant sa réforme de la santé à un objectif patriotique.

Enfin, à quelques mois des élections parlementaires, le président américain a surtout démontré qu’il savait garder le cap et tenir parole en bravant l’impopularité. Un acquis dont il aura bien besoin.

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