Washington Nuclear Security Summit: Obama’s Strategy of Fear

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Sommet de Washington sur le nucléaire

La stratégie de la peur d’Obama

Alors que le nombre de pays désirant acquérir la technologie nucléaire à des fins civiles, dont l’Algérie, ne cesse d’augmenter, Washington opte pour la stratégie de la peur pour en limiter les postulants, comme en témoigne cette sortie médiatique du président Obama évoquant la possibilité que des terroristes s’emparent d’armes atomiques ou biologiques. 
À la veille de l’ouverture du sommet sur le nucléaire, qui a débuté hier à Washington, Barack Obama a haussé le ton en mettant en garde contre un terrorisme nucléaire. Le patron de la Maison-Blanche donne ainsi un avant-goût de ce qu’allait être l’objet de la réunion qu’il a convoquée, en évoquant la possibilité que des terroristes s’emparent d’une arme atomique, prévenant qu’il s’agirait de la “plus grande menace contre la sécurité des États-Unis”. Il est clair que les États-Unis envisagent de garder le club des puissances nucléaires fermé, en cette période où le bras de fer avec l’Iran bat son plein avec la multiplication des pressions contre le régime de ce pays afin qu’il renonce à son projet d’acquisition de la technologie atomique, car l’Occident n’y voit qu’une tentative de se doter de l’arme nucléaire.
Cette vision n’est point partagée par l’Algérie, qui soutient le droit de tous les pays au nucléaire à des fins civiles. Et c’est ce que devait réaffirmer le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, dans la capitale américaine à l’occasion de ce rendez-vous exceptionnel qui regroupe les dirigeants de près de 50 pays. Alger, qui ambitionne de développer un programme nucléaire à des fins civiles, afin d’augmenter la production de l’énergie électrique dans le but de réduire sa dépendance du gaz naturel et du pétrole, a, pour rappel, signé plusieurs accords en ce sens avec notamment les États-Unis, la Chine et la France dans ce domaine. Ainsi, l’Algérie, qui s’est montrée solidaire avec l’Iran dans sa bataille à maîtriser la technologie nucléaire à des fins civiles, entend faire admettre le droit de tous à cette source d’énergie renouvelable.
Il s’agit d’une mission difficile, car les États-Unis, qui ne partagent pas ce point vue, usent de la stratégie de la peur pour faire renoncer les postulants, comme en témoigne cette déclaration faite dimanche soir par Barack Obama pendant une rencontre avec son homologue sud-africain Jacob Zuma: “La plus grande menace contre la sécurité des États-Unis, que ce soit à court, moyen ou long terme, serait la possibilité qu’une organisation terroriste obtienne une arme nucléaire.” Pour argumenter, il ajoutera : “Nous savons que des organisations comme Al-Qaïda sont en train d’essayer d’obtenir une arme nucléaire, une arme de destruction massive qu’elles n’auront aucun scrupule à utiliser.” Ces propos traduisent l’absence de confiance des États-Unis dans les pays désireux d’acquérir le nucléaire, d’où la nécessité pour eux de contrôler tout transfert de cette technologie. La persistance de Washington à vouloir stopper le processus nucléaire, qui atteint un stade avancé en Corée du Nord, et à s’assurer par tous les moyens que l’Iran ne pourra pas utiliser à des fins militaires son programme atomique en constitue la meilleure preuve.
Les Américains, qui trouvent que d’importantes quantités d’uranium sont réparties dans le monde dans des réacteurs de recherche, dans des conditions de sécurité parfois jugées précaires, organisent ce sommet dans le but d’aboutir à un consensus sur les moyens de sécuriser le combustible nucléaire pouvant permettre d’élaborer une bombe.

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