The Tea Party Movement: Republicans’ Weak Spot

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Ces cellules politiques qui ont fleuri dans le pays pour dénoncer l’excès d’Etat menacent de soutenir leurs propres candidats face à ceux du parti de l’Eléphant, jugés trop centristes. Et ce, quitte à faire gagner les démocrates.

Le 15 avril, John et Caroline, deux ingénieurs de 51 et 42 ans arrivés de Detroit en avion, étaient sur le Mall, en short et casquette, avec quelques milliers d’autres manifestants. Parce que «nous sommes des patriotes inquiets et que nous voulons que le gouvernement arrête d’accabler d’impôts les industries… pour financer des mères célibataires au chômage», expliquaient-ils, sans complexes… «Un pays qui n’a plus de production est appelé à devenir une nation de clochards», ajoutait John.

Pas de structure derrière eux, juste une appartenance à un groupe Internet sur le site Meet up. Une réalité typique pour les mouvements Tea Party, ces mille et une cellules politiques qui ont fleuri à travers l’Amérique pour dénoncer l’excès d’État et fustiger pêle-mêle le gouvernement Obama et le Congrès.

Le caractère très individualiste de la démarche de John et Caroline explique sans doute le jusqu’au-boutisme de la position qu’ils expriment, quand on leur demande quelle devrait être la stratégie du mouvement Tea Party, lors des élections de novembre 2010. «Il faut soutenir des candidats qui défendront vraiment nos idées, pas des républicains centristes et discrédités», répondent-ils sans hésiter. Même si cela doit en fin de compte diviser le camp conservateur et l’empêcher de gagner le scrutin? «Absolument, tant pis si les démocrates profitent de la situation. Plus ils seront au pouvoir, plus la population prendra conscience de la catastrophe. Ce mouvement Tea Party ne cesse de grandir, il faut regarder à long terme, pas sacrifier nos idées pour des considérations de court terme, car c’est exactement ce qu’ont fait les républicains, et cela a mené à l’ornière dans laquelle le pays est embourbé», poursuit John.

Parmi les manifestants, l’ingénieur de Detroit était loin d’être le seul à penser de la sorte. Mais à en juger par les hésitations d’autres participants, ce débat tactique divise les rangs d’un mouvement partagé entre son désir de «purisme» et son ambition de ne pas nuire à la cause conservatrice.

Partenaire encombrant

Lors des primaires, les candidats radicaux soutenus par les Tea Party menacent de pulvériser certains élus républicains sortants trop centristes, comme par exemple en Floride où le jeune candidat des Tea Party, Mark Rubio, caracole loin devant le gouverneur sortant républicain, Charlie Crist.

Mais le danger est évidemment que des candidatures trop extrêmes ne découragent les indépendants centristes d’aller voter, donnant par défaut la victoire aux démocrates lors du scrutin.

C’est en tout cas le talon d’Achille des républicains, qui tentent d’accommoder leur nouvel et encombrant «partenaire», en leur rappelant qu’ils auront besoin de la machine institutionnelle du parti. Mais peut-on convaincre une force révolutionnaire et spontanée de négocier des compromis?

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