B.P, depuis deux semaines, répand son pétrole dans le Golfe du Mexique et ne fait plus de “ronds” sous l’eau avec ce forage là. Des “ronds”, on en parle forcément en Amérique et les media essaient d’analyser les attitudes du Prez et sa réelle fermeté à l’égard du groupe pollueur. 44th est-il libre?
C’est plutôt sain, a priori, que les media d’un pays s’interrogent très vite sur la capacité de leurs élus à être libres de leurs paroles et actions dans un système où les entreprises financent en grande partie les élections.
Exercice pratique: La marée noire dans le Golf du Mexique et les propos définitifs de Barack Obama sur “B.P. paiera”. Ce que B.P. affirme d’ailleurs depuis le premier jour. Politico surveille ça de près et fait une plongée dans ce que 44th et son parti ont reçu financièrement de la compagnie de pétrole. Dans les 20 dernières années B.P. et ses salariés ont donné plus de $3.5 millions à des candidats fédéraux. A partir de deux sources principalement: Les dons individuels pour $638.000 et les donations provenant des salariés et des comités d’action politique (PACs) pour $2.89 millions. De jolies sommes en somme.
Barack Obama est la première cible des questions. Ce serait lui qui aurait touché le montant d’argent le plus important selon le Center for Responsive Politics. Rien d’étonnant à ce que le dernier président élu ait été le plus doté! Mais un porte parole de 44th rejette toutes ces accusations et assure qu’il n’a pas touché un centime pendant sa campagne présidentielle des comités corporate ni des lobbyists. D’ailleurs l’argent de sa campagne il l’a levé à partir des dons des personnes à hauteur de $750 millions et ce fut l’originalité et le signal de la popularité de sa candidature. En demandant à chaque Américain qui le soutenait de donner quelques $ il a mobilisé tous ceux qui ont ainsi pu avoir une prise sur l’élection. C’était bien joué. Comme sénateur et pendant les quatre ans de son mandat il a touché $77.051 et il est, à ce titre n°1 des dotés de BP( individus et PAC). Rien d’extravagant.
Le porte parole , Ben LaBolt a d’ailleurs ajouté que, depuis son élection, il s’est montré rigoureux envers les compagnies de pétrole et de gaz (taxes), il a pris des positions courageuses au G20 pour réduire les aides au secteur pétrolier et engagé l’Amérique dans une politique d’une ampleur historique pour les investissements dans les énergies propres. Fermez le ban.
Alors les critiques sont reparties vers des parlementaires démocrates qui ont essayé d’empêcher le débat et la polémique comme inappropriate. Comme la Sénateur Mary Landrieu( Dem- Louisiana) qui ne veut pas qu’on essaie d’intimider 44th sur sa décision de laisser forer en haute mer en invoquant le désastre en cours.
Elle est devenue la cible absolue des écologistes qui voient en elle une “ripoux” du système. Il n’y a pas assez de chiffres, de lobbyists, de créations de jobs cités contre elle. Et son rôle de fusible est évident.
Cette mise à plat des relations d’argent des élus et des compagnies de pétrole est nécessaire et permet de constater que les Républicains sont aussi receveurs de financement. “BP est un des plus grands financiers de la vie politique américaine” dixit Dave Levinthal du Center for Responsive Politics. En 2000, ils avaient investi sur les Rep. En 2008, ils ont financé à égalité les Démocrates et les Républicains.
Toujours plus, c’est ce qu’on peut conclure de deux faits incontestables: Entre 1999 et 2008, les montants consacrés au financement politique sont passés de $5.7 millions à 15.9. Et la décision de la Cour Suprême de laisser les entreprises augmenter comme elles veulent le financement politique ne va pas freiner leur appétit de contrôler le pouvoir politique.
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