Are the Bushes in Danger?

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Qui a kidnappé le parti de Lincoln? Ronald Reagan reconnaîtrait-il son parti ? La famille Bush va-t-elle finir par adhérer au Parti Démocrate ? Nul doute qu’aucun de ces Républicains illustres ne se reconnaîtraient dans le GOP actuel. Le gouverneur de Virginie, Robert McDonnell, décide de remettre au goût du jour le Confederate History Month, pour célébrer le Sud, sans une seule fois mentionner le mot “esclavage” pour expliquer la guerre de Sécession entre les Etats du nord et ceux du sud.

Le Parti Républicain a été pris en otage par la frange la plus paranoïaque de la société américaine qui n’a pas l’intention de lâcher prise. Le parti de l’élite est devenu celui des populistes de la pire espèce. Lorsque les Bush et leurs alliés, comme Tom Ridge, l’ancien responsable du Homeland Security Administration, ont fait connaître leur désaccord avec la loi anti-immigrants de l’Arizona, ils ont été ignorés.Le New York Times relevait même, récemment, que chez les dévôts du Tea Party, George W. Bush était considéré comme une copie de Barack Obama.

George H.W. Bush _ le père _ avait perdu la Maison Blanche en 1992 contre Bill Clinton, parce qu’il avait refusé de donner des gages aux fondamentalistes religieux. Aujourd’hui, personne, à l’intérieur du GOP, n’a le sens moral pour s’opposer aux bigots. Tout le monde leur emboîte le pas. John McCain qui, en 2007, avait approuvé le projet de loi de George Bush sur l’immigration, rédigé par les deux partis, alors que cette décision compromettait sa campagne présidentielle, cette fois-ci a rejoint les extrémistes. “Cette loi est un bon outil,” a déclaré celui qui, pendant un temps, était vu comme la conscience des Républicains. McCain justifiait son soutien à la loi de l’Arizona qui permet à la police d’arrêter toute personne suspecte, contrairement à ce qu’autorise la Constitution, en déclarant sur Fox News: les immigrants illégaux “provoquent intentionnellement des accidents sur les autoroutes”. On se demande s’il faut en rire ou en pleurer.

Mieux, McCain s’est humilié en demandant le soutien de son ex colistière, Sarah Palin, qui ne l’a pas épargné dans son livre, Going Rogue, et qu’il méprise ouvertement. Car McCain, cette fois, malgré sa course triste et désespérée pour s’accrocher au wagon desTea Party-ers, risque bien de perdre son siège. Le nouveau sénateur de l’Arizona pourrait bien être J.D. Hayworth, un homme qui ne croit pas qu’Obama soit né aux Etats-Unis.

C’est d’ailleurs tout le Parti Républicain qui a beaucoup à perdre _ tout à perdre serait plus exact _ dans sa tentative de récupération des Tea Party-ers et des Birthers de touts poils. John Boehner, le chef des Républicains à la Chambre des Représentants, n’a pas dit un mot contre la loi de l’Arizona. Pas plus que Mitch McConnell, leader de la minorité Républicaine au Sénat. Ni Mitt Romney, ni aucun autre leader Républicain.

Les Tea Party-ers et autres extrémistes sont une machine à faire perdre. Les Démocrates ont connu le plus gros score de toute l’histoire américaine lorsque Barry Goldwater, un homme qui paraît bien modéré à côté des excités actuels, a affronté Lyndon Johnson, en 1964. Au rythme où vont les choses, la réélection de Barack Obama pourrait être triomphale. Je prends date.

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