Bad Timing

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Mauvais timing

Fatalité ou non, une fois n’est pas coutume, le timing d’Obama n’est pas bon. Un mois après avoir annoncé de nouveaux forages pétroliers au large des Etats-Unis, le voilà contraint à faire du rétropédalage. La faute à l’explosion d’une plateforme transformée bientôt en désastre national. Car les écologistes le disent depuis longtemps: les forages en mer sont une bombe à retardement. En prenant le risque d’autoriser de nouveaux forages, notamment au sud du golfe du Mexique, Obama a perforé une partie de sa base électorale. En effet, ce virage à 180 degrés contredit spectaculairement son programme électoral de 2008, époque où le candidat démocrate s’opposait à la levée du moratoire, imposé par le Congrès, sur les forages au large des côtes américaines. En autorisant ces forages, le président cherche apparemment à trouver un consensus de circonstance avec certains républicains. Cela dans le but de faire passer sa future loi sur la lutte contre le réchauffement climatique. En d’autres termes, un mal provisoire (forages off-shore) peut justifier un bien à long terme… Mais au-delà de ce timing malheureux, c’est surtout la gestion du désastre ayant atteint les côtes de Louisiane qui sera déterminante sur la suite du programme énergique et environnemental de l’administration Obama. Car à la différence du terrible précédent de l’Exxon Valdez (1989), la marée noire actuelle n’est pas lointaine, isolée, comme l’était l’Alaska. Elle a tout pour devenir un test majeur de l’action du président. Déjà frappée par un désastre, l’ouragan Katrina (2005), la Louisiane ne peut se permettre une nouvelle gabegie d’ampleur majeure. Il y a cinq ans, George Bush vit son étoile définitivement pâlir à la suite de la gestion calamiteuse de l’inondation de La Nouvelle-Orléans. S’il ne veut pas perdre trop de plumes dans la nappe, en cette année d’élections de mi-mandat, Obama – écolo peu convaincant sinon convaincu – doit urgemment y apporter des réponses à la hauteur de la catastrophe.

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