Régulations d’ Obama excellentes pour le Tea Party
Par Jean Sébastien Stehli le 14 mai 2010 8h20 | 7 Commentaires
Petit déjeuner hier avec des Républicains pour qui Obama est un socialiste, déplorant, par exemple, que la Maison Blanche n’ait pas laissé Detroit et les constructeurs automobiles déposer le bilan. Même si, derrière ce raisonnement, il y a en réalité la détestation des très puissants syndicats de l’automobile, soutiens des Démocrates, ise niche aussi l’idée, très américaine, que tout gouvernement est, potentiellement, un tyran. Thomas Jefferson disait: “Entre un gouvernement sans Etat, et un Etat sans gouvernement, je choisis le second”. Cette idée est à peu près partagée, à des degrés divers, par tous les Américains.
Le New York Times vient de publier un article qui risque d’apporter de l’eau au moulin de ceux qui déplorent l’expansion du gouvernement.
Le quotidien new yorkais relève que sous l’administration Obama, la réglementation étatique s’est considérablement développée. Cela va de Wall Street à la protection des ours polaires en passant par les règles de sécurité sur les grues de chantier ou les jouets fabriqués en Chine. Dans le même temps, la Maison Blanche a renforcé les agences gouvernementales chargées de faire respecter ces réglementations, en engageant de nouveaux inspecteurs. C’est l’inversion d’un mouvement de dérégulation commencé avec Ronald Reagan, il y a 30 ans. Le Times note que ce mouvement très important est passé presque inaperçu, caché sans doute par le débat sur la réforme de santé, les déboires de l’économie et la marée noire dans le golfe du Mexique. L’administration Bush comptait sur l’auto régulation de chaque industrie. L’administration Obama affirme qu’une réglementation intelligemment formulée peut être positive. “Une réglementation intelligente peut rendre meilleure la vie des gens,” affirme Peter Orszag, le director of the Office of Management and Budget. Par exemple, l’Environmental Protection Agency, l’équivalent du ministère de l’écologie, a renforcé les règles sur les émissions de déchets toxiques des centrales électriques, mais aussi des industries très polluantes. Dans ce cas précis, la réglementation mise en place est un moyen de contourner le Congrès qui traîne les pieds pour s’attaquer à une loi sur le réchauffement climatique.
De la même manière, la Food and Drug Administration qui a tout pouvoir sur l’industrie pharmaceutique et sur l’industrie alimentaire, s’est vu renforcée. Ce pouvoir nouveau après des années d’anémie, vient pour une bonne part des consommateurs, lassés des épidémies de salmonella ou de e coli, qui ont fait un bon nombre de victimes ces dix dernières années.
Alors que les administrations Républicaines vidaient les agences chargées de l’application des réglementations en nommant à leur tête d’anciens lobbyistes des industries que ces agences étaient censées contrôler, ou bien des PDG d’entreprises hostiles à ces règles, l’administration Obama, au contraire, fait appel à des avocats défenseurs des consommateurs ou des universitaires, nettement plus appliqués à faire respecter les lois en place.
Certaines des nouvelles règles font l’unanimité, comme l’amende de 27.500 dollars par passager bloqué plus de trois heures dans un avion sur un aéroport.
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.