Sammy Davis, Jr. avait intitulé son autobiographie “Noir, juif et borgne”. Dans l’Amérique des années 50 et 60, c’était un sacré handicap. Barack Obama pourrait imaginer une formule évoquant le titre de ce membre du Rat Pack: plan de santé, crise économique, marée noire. Depuis son arrivée à la Maison Blanche, c’est une véritable course d’obstacles. Obama a réveillé la droite, contribué à la naissance du Tea Party, poussé les élus noirs à se dire oubliés, et maintenant voici que sa base libérale (lire : de gauche) serait censée l’abandonner.
Signe qui ne trompe pas, Jon Stewart, le très influent animateur du Daily Show, une émission satirique, commence à ironiser sur l’occupant de la Maison Blanche.
Les “amis” libéraux de 44th lui reprochent de ne pas avoir encore ferméGuantanamo, de n’avoir pas mis fin à la culture de corruption de Washington, de ne pas avoir répudié la politique anti gay de l’armée U.S. Preuve de ce désamour: la tentative futile de l’AFL-CIO, la confédération de syndicats qui avaient soutenu Obama pendant a campagne, de faire perdre son siège de sénateur à Blanche Lincoln, élue de l’Arkansas, sous prétexte qu’elle avait soutenu la réforme du plan de santé. Les syndicats ont englouti 10 millions dans un échec retentissant. Mais c’est un signe, selon ses détracteurs, que le successeur de W. n’est plus le bienvenu de la gauche.
Pourtant, les chiffres démentent cette thèse.
Un ensemble de sondages menés par le Washington Post et ABC News démontrent au contraire que le soutien des libéraux pour Obama reste solide et stable. Le plus récent sondage remonte au début du mois de juin. Il révèle que 74% des libéraux soutiennent Potus. ILs sont 24% à s’éloigner de lui. Et chez les Américains qui se disent Démocrates, ils sont 85% à être d’accord avec Obama.
L’étude d’opinion du Post et ABC News n’est pas la seule à trouver que la base libérale tient bien. Un sondage Gallup révèle que le soutien des libéraux est à 77%, mieux qu’en mars, par exemple.
Pourtant, derrière ces chiffres positifs, on discerne des failles. Par exemple, sur la guerre en Afghanistan, 68 des libéraux estiment que l’Amérique devrait se retirer de cette guerre. Et sur les dossiers économiques et sur la manière dont Obama gère la catastrophe dans le golfe du Mexique, 30% sont en désaccord avec lui. Et ensuite, la question se pose de savoir si ses alliés seront assez motivés pour se déplacer en novembre.
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