His Authority Reasserted, Obama’s Position on Afghanistan Remains Unclear

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C’est sûrement “l’un des choix les plus décisifs – et l’un des plus spectaculaires – pris par Barack Obama au cours de sa jeune présidence”, selon le Time : mercredi 23 juin, le président américain a révoqué son chef militaire en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, après ses propos désobligeants sur l’exécutif rapportés dans Rolling Stone. Il l’a remplacé immédiatement par un autre officier d’expérience, le général David Petraeus, actuellement commandant des forces américaines en Irak et en Afghanistan.

Cette décision a été prise “à regrets, mais avec certitude”, selon les propres mots de Barack Obama. Le Washington Post raconte les dessous de cette révocation, décidée moins de deux jours après la divulgation des propos de Stanley McChrystal. “Pendant trente-six heures, Obama a flirté avec une réponse à la Jimmy Carter – exprimer sa colère en paroles mais pas en actes – avant de finalement opter pour une action résolue”, explique le quotidien. “J’accepte le débat au sein de mon équipe, mais je ne tolère pas la division”, s’est justifié Barack Obama.

QUEL IMPACT POUR LA STRATÉGIE EN AFGHANISTAN ?

Pour le Christian Science Monitor, le président américain a réaffirmé par cette décision son rôle de “commandant en chef civil de l’armée”. L’épisode McChrystal a constitué un nouvel affront à son leadership, et ce après des semaines de critiques sur sa gestion de la marée noire dans le golfe du Mexique, qui l’a obligé, la semaine dernière, à s’adresser du Bureau ovale à la nation. Barack Obama a ainsi dû âgir rapidement pour rétablir son autorité.

Mais le fait de changer d’homme à la tête de l’armée américaine en Afghanistan ne règle pas la question de la stratégie militaire. Time note ainsi que “l’épisode de ces dernières trente-six heures aura peu d’impact sur la sécurité nationale américaine”. Sur son blog politique, le journal rappelle la date limite que s’est fixée l’armée américaine pour engager le retrait de ses troupes d’Afghanistan : juillet 2011. Une échéance qui approche à grands pas, alors que les forces afghanes sont encore loin d’être prêtes à un transfert de compétences.

“CHAOS-ISTAN”

Le limogeage par Barack Obama du général McChrystal devrait permettre de poser la question “de l’incohérence de la stratégie d’Obama en Afghanistan”, juge quant à lui le Huffington Post, qui souligne qu’à de nombreuses reprises, McChrystal a critiqué publiquement ses supérieurs civils et dénoncé leur “vision à court terme”, notamment leur volonté d’établir une stratégie de “contre-terrorisme” qui, selon McChrystal, ne pouvait conduire qu’à un “chaos-istan”.

Pour Politico, le choix de David Petraeus comme remplaçant de McChrystal est celui d’un “acteur politique à poigne, que les avocats de la poursuite de l’action militaire en Afghanistan espéraient voir en place avant l’échéance de 2011”. Le général Petraeus est en effet réputé être proche des républicains et partisan d’une action militaire continue.

Il est impossible de dire pour l’instant si Barack Obama reprendra le contrôle de la situation en Afghanistan. Sa stratégie sera jugée en juillet 2011, en fonction du respect ou non du calendrier que s’est fixé l’administration américaine.

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