Rebuilding the Belgian- American Partnership

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En Belgique cette année, les Etats-Unis ne célébreront pas leur fête nationale, mais le « partenariat belgo-américain », nuance. D’où une journée de réjouissances publiques, ce jeudi au parc Royal, et même l’ouverture inattendue de la rue Zinner, confinée depuis des années au rôle de zone-tampon entre une ambassade ultrasécurisée et les badauds. Depuis Obama, le ton a changé.

Scoop : la fête nationale américaine, cette année à Bruxelles, se fête le 1er et non le 4 juillet…

Nous ne souhaitions pas réellement célébrer les Etats-Unis : ce qui est important, c’est de fêter la relation belgo-américaine. L’autre idée est que ces fêtes nationales se concentrent souvent sur les diplomates et officiels gouvernementaux. Or notre objectif est d’atteindre une réconciliation entre les peuples : nous voulions un événement auquel les gens puissent prendre part. Ceci étant posé, un dimanche de juillet est un moment difficile et il y avait le début de la présidence belge de l’Union. Nous avons choisi le 1er juillet.

A la mode US, il y aura des concerts dans le parc de Bruxelles de 12 à 21 h, et vous commencez par une démonstration cycliste entre Greg Lemond et Eddy Merckx. Etrange idée, non ?

J’espère que l’idée est « différente », pas étrange. L’idée est d’avoir une activité commune que nous apprécions dans les deux camps.

Il est remarquable que, depuis votre désignation, vous vous adressiez à la population belge (singulièrement la population non chrétienne), que vous visitiez des écoles et des villes défavorisées. Quel serait votre message aux personnes qui gardent des rancœurs vis-à-vis du passé ?

Il n’est pas étonnant que, dans les huit années qui ont précédé le président Obama, le partenariat entre Belgique et Etats-Unis se soit affaibli, en grande partie de notre faute. Il fallait que la Belgique perçoive un partenaire qui souhaite davantage écouter et apprendre, qui s‘implique, partage des idées, travailler ensemble. Ma première visite publique a été pour Charleroi puis Malines, le même jour : des endroits où jamais un ambassadeur américain ne s’était rendu, mais où on rencontre des gens – des gens : pas la Chambre de commerce ou les think tank.

Depuis, je prends des cours de français et de néerlandais et j’ai visité bien plus de cent endroits et communes où je rencontre les gens et reconstruis un partenariat. Vous pouvez parler « partenariat » avec les ministres, mais vous le construisez avec les gens.

Représenter favorablement votre pays, n’est-ce pas plus difficile aujourd’hui qu’il y a un an ?

Je ne pense pas. Dans les années avant Obama, la popularité des Etats-Unis était au plus bas. A titre individuel, Obama est et demeure un personnage au plus haut, très populaire. Le pays, lui, se situe quelque part entre les deux : plus populaire aujourd’hui que par le passé – lorsque nous avons commis des fautes dans le partenariat – mais il demeure moins populaire que le président. Par ailleurs, je pense que les gens savent que nous travaillons dur sur ce partenariat : nous étions sérieux à Copenhague, sérieux sur notre volonté de quitter l’Irak, sur les progrès à accomplir à Guantánamo ; sérieux sur le progrès au Moyen-Orient, sur les réformes financières.

La clé est de demeurer focalisé sur l’échelle correcte : pensez à la position de notre pays et au niveau de la coopération belgo-américaine le jour où Obama a été élu. Et pensez aux niveaux atteints aujourd’hui. Le jour où il a été élu, les Américains se demandaient s’ils ne devaient pas transférer leur argent d’une banque à une autre, de crainte que leur banque ne s’effondre. Aujourd’hui, on ne parle plus de cela, mais du taux auquel il faudrait taxer les banques. En matière de paix et de sécurité, pensez à notre relation avec la Russie, la signature du traité Start, le travail commun sur des dossiers comme la menace iranienne. Au Moyen-Orient, quand il a été élu, on parlait de bombes dans les bus, d’accrochages aux frontières. Maintenant on évoque le rythme des négociations de paix, non pas le rythme des violences. Sur chaque dossier, le partenariat avance. Il est vrai qu’il y a encore du chemin à faire : climat, régulation financière, nucléaires iranien et coréen, Afghanistan.

Sur, disons, les deux années qui viennent, quels sont les chantiers pendants entre Etats-Unis et Belgique ?

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