Climate Change Law: Obama Forced to Scale Back His Ambitions

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Après la réforme financière et celle de l’assurance-maladie, ce projet inscrit au nombre des grandes priorités de la présidence américaine est reporté, faute de majorité démocrate.

En juin dernier, Barack Obama avait exhorté le Sénat à tirer les leçons de la marée noire dans le golfe du Mexique pour «adopter des énergies propres». «Le temps est venu», avait-il lancé. Il n’a pas été entendu. Malgré cette «opportunité», le chef de la majorité démocrate, Harry Reid, a renoncé pour le moment, faute de disposer des 60 voix nécessaires. Il a présenté jeudi un projet de loi beaucoup plus modeste sur l’énergie.

Le report de cette vaste réforme visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 17% d’ici à 2020 par rapport à leur niveau de 2005, grâce à un système de droits d’émission de CO2 à l’européenne, dit «cap and trade», risque d’affaiblir la position des États-Unis lors des négociations sur le changement climatique à Mexico à la fin de l’année. Harry Reid a eu beau assurer que le débat reprendrait en septembre, les commentateurs estiment que la réforme, parasitée par les élections législatives de novembre, risque fort de rester dans les limbes cette année. Voire plus. «La perspective d’une réforme au-delà de 2010 dépendra dans une certaine mesure de la capacité des démocrates à garder leur majorité au Congrès», écrit Politico. Si les républicains, qui comptent dans leurs rangs bon nombre de sceptiques face au changement climatique, remportent les élections, Barack Obama n’est pas près de pouvoir apposer son paraphe à une réforme ambitieuse.

La marée noire dans le golfe du Mexique aura constitué le moteur du projet à minima sur l’énergie. Le plan s’attache aux garanties de financement du nettoyage de la marée noire par BP ainsi qu’au renforcement des exigences de sécurité en matière de forage pétrolier. Il prévoit aussi des mesures qui misent sur le gaz naturel et la création d’emplois «verts». Mais les critiques estiment que l’accent mis sur la catastrophe a entravé les débats déjà difficiles sur le climat. De plus, Barack Obama en faisant des concessions sur le forage pétrolier en mer pour convaincre l’opposition d’accepter des réductions substantielles sur les émissions de gaz carbonique, n’a pas eu la main heureuse juste avant la marée noire. Quoi qu’il en soit, les républicains n’étaient pas disposés à céder sur le front du carbone, arguant que le «cap and trade» est une forme «d’impôt sur l’énergie destructeur d’emplois». Même les «brown dogs», démocrates représentant des États dépendant du charbon étaient contre ce projet, qui aurait été imposé à la production électrique.

Le Clean Air Act en janvier

La déception est grande parmi les écologistes et les compagnies spécialisées dans l’énergie solaire, éolienne et la voiture électrique. Ils comptaient sur le principe d’une taxe sur le carbone pour voir leurs propres marchés décoller. L’annonce «laisse un grand trou dans la politique américaine sur l’énergie et le climat, le coût à long terme sera énorme» a déclaré Rafe Pomerance, le président de Clean Air-Cool Planet. Sans cette loi sur le climat, l’Administration Obama pourra néanmoins avancer dès janvier, grâce au Clean Air Act, la loi sur la pollution de l’air, sur le dossier des émissions de gaz à effet de serre. Le Clean Air Act permet à l’Agence pour la protection de l’environnement (EPA) d’imposer aux entreprises concernées des permis d’émission.

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