Which Country Does Obama Talk about the Most?

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En utilisant cet intéressant outil de recherche sur le site du Washington Post, le chercheur Steve Clemons a calculé la récurrence d’une quarantaine de pays dans les principaux discours, entrevues et énoncés de politique de Barack Obama, du 1er janvier 2009 au 12 juillet 2010. Les pays en question sont les membres du G20, ceux mentionnés dans la liste des États faillis de Foreign Policy et d’autres pays jugés d’intérêt stratégique par le chercheur.

Voici donc le nombre de fois que chacun de ces pays a été mentionné au cours de cette période et, plus bas, quelques remarques.

Afghanistan (70)

Chine (58)

Irak (54)

Inde (46)

Iran (43)

Pakistan (35)

Russie (28)

Allemagne (25)

Mexique (25)

Corée du Sud (25)

Canada (23)

Israël (19)

Corée du Nord (19)

France (17)

Haïti (17)

Japon (17)

Territoires palestiniens (17)

Afrique du Sud (17)

Brésil (16)

Royaume-Uni (8)

Australie (6)

Indonésie (6)

Arabie saoudite (6)

Italie (5)

Kenya (5)

Somalie (5)

Turquie (5)

Congo (3)

Guinée (3)

Syrie (3)

Yémen (3)

Argentine (2)

Cuba (2)

Nigéria (2)

Soudan (2)

Zimbabwe (2)

Birmanie (1)

Côte d’Ivoire (1)

Éthiopie (1)

Niger (1)

Venezuela (1)

République centrafricaine (0)

Tchad (0)

Maintenant, si la simple mention d’un pays par le président Obama offre une quelconque indication de l’importance qu’il lui accorde dans sa politique étrangère, voici quelques remarques inspirées par ces chiffres :

– À tout seigneur, tout honneur, commençons par le Canada, qui se classe plutôt bien, avec une 11e place (23 mentions). On pourrait s’attendre à plus d’intérêt de la part des États-Unis pour son cher voisin nordique, avec lequel ils partagent la plus longue frontière non militarisée au monde, mais il faut croire qu’ils ont des soucis plus pressants à l’autre bout du monde. D’ailleurs, l’autre voisin, le Mexique, est pratiquement ex æquo avec le Canada (25 mentions). Gageons toutefois que Bush, qui, en tant que fier Texan, avait un faible pour le Mexique, le mentionnait beaucoup plus souvent que le Canada…

– De toute évidence, les « pays à problèmes » occupent une place prépondérante dans les paroles du président. La guerre impose son agenda, car l’Afghanistan domine (70 mentions) et l’Irak suit de près, en troisième place (54 mentions). Les pays avec lesquels les États-Unis ont des relations tendues sont aussi très bien représentés : l’Iran est cinquième (43 mentions), suivi immédiatement par le Pakistan (35 mentions). On tombe ensuite en 13e place avec la Corée du Nord (19 mentions).

– Les puissances émergentes (les BRIC : Brésil, Russie, Inde et Chine) occupent une place presque aussi importante que les pays en guerre ou aux relations tendues avec les États-Unis. La Chine est en deuxième position (58 mentions), juste derrière l’Afghanistan. L’Inde suit en quatrième place (46 places), la Russie en septième (28 mentions) et le Brésil, loin derrière, en 19e place (16 mentions).

– Israël et les Territoires palestiniens semblent former un duo inséparable, puisqu’ils occupent la 12e et la 14e place (19 et 17 mentions, respectivement) — 14e pour les Territoires palestiniens, car ils sont ex æquo avec quatre pays pour le nombre de mentions.

– Le séisme en Haïti a propulsé le pays relativement haut dans les discours d’Obama, puisqu’il est en 14e position, ex æquo avec la Palestine, la France, le Japon et l’Afrique du Sud.

– Dans ses discours, qu’il consacre surtout aux « pays à problèmes » et aux puissances émergentes, le président mentionne assez peu ses alliés traditionnels. Il faut aller jusqu’à la huitième place pour lire le nom de l’un d’eux, l’Allemagne (25 mentions).

– Le Royaume-Uni, avec lequel les États-Unis entretiennent supposément une « relation spéciale », arrive loin, en 20e position (8 mentions). Cette relation serait-elle de moins en moins spéciale ?

– En Amérique latine, les ennemis autoproclamés des « impérialistes » américains, Cuba et Venezuela, reviennent très peu dans la bouche d’Obama (2 et 1 mentions, respectivement). Et ce, malgré toute l’attention que les médias accordent surtout aux provocations d’Hugo Chavez. Il faut croire qu’Obama a choisi l’arme de l’indifférence…

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