Israel Holds America Hostage

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Un président américain n’entre jamais en rupture avec la politique de son prédécesseur, sauf par le discours. C’est le renoncement iranien à l’enrichissement de l’uranium qui est attendu par le président Obama, tandis que le président iranien est pris entre deux feux : exécuter à la lettre les ordres de Bush version Obama ou Obama version Bush, ce qui mettrait en difficulté le courant qu’il représente, alors qu’adopter des positions extrêmes contribuerait à mettre l’Iran en quarantaine internationale. Une autre possibilité de créer un fait accompli est de sortir les deux présidents de l’interminable jeu diplomatique dont l’issue est entre les mains d’Israël qui lancerait une attaque contre les sites nucléaires iraniens pour engager ainsi un processus international, une réaction militaire iranienne contre Israël et l’entrée en application des accords de défense qui lient Israël et les Etats-Unis et, peut être également, les accords de défense qui lient les pays arabes du Golfe et les Etats-Unis. Israël détournerait alors les attentions internationales de la colonisation de la Cisjordanie et de la dure répression menée contre les populations. Obama est une version de Bush édulcorée, qui n’a pas besoin de brandir l’usage de la force, puisque cela avait été suffisamment fait par son prédécesseur et repris par le ministre français des Affaires étrangères qui avait parlé du caractère incontournable de l’option militaire dans le cas où l’Iran ne signait pas ce qui allait être sa «reddition». C’est le président iranien qui détient la destinée d’Obama et non l’inverse. Obama a atteint le moment où il doit penser à sa réélection. Deux années pour réussir et les deux autres pour les consacrer à son second mandat.

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