And What About the Ground Zero Mosque?

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Le pasteur Jones et son annonce de brûler le coran le 11 septembre ont sorti la polémique sur la mosquée de Ground zero du faisceau des projecteurs. L’essaim bourdonnant s’est déplacé en Floride vers l’extrémisme américain anti-musulman. Pendant ce temps, l’imman Rauf revoit sa copie dans un esprit d’apaisement. Vite, vite, vite avant le 11 ?

Le 11 septembre arrive cette année dans un contexte nouveau où la pratique de l’islam aux États-Unis est au centre d’un vrai conflit dans la société américaine.

Comme chaque année, sur l’emplacement de Ground Zero, on lira la bouleversante lithanie des noms des 3.000 personnes en présence des officiels et des New Yorkais. Et pourtant l’été 2010 est passé par là. Les médias sont envahis par la controverse sur l’installation d’une nouvelle mosquée à deux blocs au nord de Ground Zero acceptée par le maire de New York, Michaël Bloomberg. L’entrée en scène du président Obama rappelant le principe constitutionnel de respect des croyances de chaque Américain a remis la liberté religieuse dans l’espace politique.

Mais le brasier, loin de s’éteindre, a pris à la veille de la cébration :

1- Une voie loufoque : l’initiative du pasteur Jones de brûler le Coran justement le 11 septembre,

2- Une voie démocratique très préparée avec l’organisation de deux manifestations pro et anti mosquée juste après la fin de la manifestation officielle, histoire quand même de respecter les familles de tous ceux qui ont péri dans les flammes.

Nancy Pelosi, comme présidente de la Chambre a demandé aux deux mouvements comment ils se finançaient et reçu la volée de bois vert qui marche avec.

Forcément l’affaire de brûler le Coran a fait converger tous les médias vers la Floride comme des guêpes vers un pot de confiture et on a un peu «oublié» de continuer à s’indigner ou s’emballer pour la construction de la mosquée.

Petite opération CIA ? Non bien sûr.

Pourtant l’imman Rauf, retour de son voyage diplo au Moyen Orient pour apaiser les États musulmans et porter une parole «esprit du Caire» sur l’attitude de la Maison-Blanche, a précisé son projet. Il s’en est expliqué chez Larry King mercredi sur CNN. Et Politico.com rapporte ses propos conciliants tenus après l’intervention de 44th sur le sujet et la proposition du gouverneur Paterson de trouver un autre site. Déjà on remarque qu’il appelle le futur centre musulman Cordoba, son appellation initiale, et non pas Park51 comme ondoyé par les promoteurs pour en banaliser la teneur et lui donner un petit côté business chic.

Il réaffirme sa volonté d’en faire un lieu d’intégration américaine pour les jeunes musulmans. Mais pas seulement. Ce devrait être aussi un lieu «oeucuménique» pour accueillir les pratiquants des autres religions révélées qui veulent prier avec des espaces qui leur seraient consacrés et bien sûr un mémorial multiconfessionnel pour immortaliser les 3000 morts du 11/9.

Le Daily Beast lève aussi la question du financement de la mosquée et s’étonne qu’ il n’y ait aujourd’hui que neuf millions de dollars (dons individuels communautaires) en caisse pour un projet qui en coûtera au moins 100. Sur le registre financier, l’imman Rauf promet la transparence comme le promoteur le fait de son côté sans parvenir à abaisser la garde des 70% des électeurs nationaux opposés à son projet. Est-on si près que ça de la réalisation?

D’ici dimanche l’incendie de Floride sera-t-il réduit à une flamme d’allumette ? La polémique de Ground Zero aura-t-elle repris du souffle ? Les Américains décideront-ils de montrer leur capacité de vivre leurs différences. L’immam Rauf pourrait aussi faire voyager Cordoba dans N.Y. et annoncer l’endroit de la nouvelle terra incognita dans un esprit très Christophe Collomb Qui s’est trompé de lieu en découvrant l’Amérique. Perseverare diabolicum !

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