Is Kenya America’s Fifth Column?

Edited by Amy Wong

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Comme il est dorénavant possible de dire n’importe quoi et de mentir («Les Roms ne sont pas ciblés», etc.), ce qui avait valu à Richard Nixon, en son temps, d’être acculé à donner sa démission et à Bill Clinton de se retrouver l’objet d’une procédure d’impeachment, le pompon de l’indigne est décerné au commentateur conservateur (mais mérite-t-il encore ce qualificatif ?) Dinesh D’Souza.

Explication.

Dinesh D’Souza, né à Mumbai (Inde) en 1961 et arrivé aux Etats-Unis en 1978, a commencé sa carrière de chroniqueur archi-conservateur en dénonçant, dans le journal de l’université de Dartmouth, les étudiants et professeurs gays, que ceux-ci aient ou non choisis de faire connaître leur identité sexuelle. Un début qui donne un avant-goût de ce qui va suivre.

Dans un article du magazine Forbes de ce mois-ci, D’Souza fait la promotion de son nouvel ouvrage, The Roots of Obama’s Rage (Les racines de la rage d’Obama), en écrivant la cover story du bimensuel dont le sous-titre a longtemps été «Capitalist Tool». Titre de l’article: «How Obama Thinks». Comment pense Obama.

À partir de ce titre, D’Souza déballe la thèse la plus invraisemblable et malade, sur 44th. «Obama est prisonnier dans la machine à remonter le temps de son père», explique D’Souza. Le meilleur est à venir: «De manière incroyable, les États-Unis sont dirigés selon les rêves d’un membre de la tribu des Luo des années 1950. Ce socialiste africain alcoolique en colère contre le monde qui l’empêchait d’atteindre ses rêves anticolonialistes, fixe désormais la politique de la nation à travers la réincarnation de ses rêves dans son fils. «Attention, un membre de la tribu Luo est installé à la Maison Blanche sans que le monde s’en aperçoive. Évidemment, l’Américain de fraîche date explique qu’Obama a passé les 17 premières années de son existence hors des Etats-Unis: «Hawaii, Indonésie, Pakistan», comme si Hawaii n’était pas un état Américain et alors qu’Obama est allé au Pakistan lors d’un seul court séjour lorsqu’il était étudiant. D’Souza oublie de raconter à ses lecteurs que la mère (blanche, née au Kansas…) du futur président réveillait le jeune garçon chaque jour à quatre heures du matin, lorsqu’il vivait en Indonésie, pour lui enseigner l’histoire des Etats-Unis avant qu’il ne parte à l’école. Mais il préfère sans doute cette psychanalyse à la graisse de hérisson, comme s’il pouvait juger un homme qu’il n’a pas connu et dont l’anti-colonialisme, dans les années 40 ou 50 n’était pas une idée abjecte lorsque l’on a grandi au Kenya, colonie britannique.

Toute cette histoire déshonore celui qui l’écrit. Et si D’Souza et son supporter, Newt Gingrich, sont des adeptes de la psychanalyse, dommage qu’ils n’aient pas pensé à psychanalyser George W. Bush, qui, pour faire mieux que son père, a entraîné le monde dans la désastreuse guerre d’Irak.

http://www.forbes.com/forbes/2010/0927/politics-socialism-capitalism-private-enterprises-obama-business-problem.html

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