Woodward Reveals the Secrets of Obama’s War

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“J’ai deux ans devant moi, soit pour l’emporter sur les talibans, soit pour perdre le Parti démocrate”, aurait dit Obama au moment de sa prise de fonction, en janvier 2009. Une prédiction rapportée dans le dernier livre que Bob Woodward va publier la semaine prochaine aux États-Unis : La Guerre d’Obama (éditions Simon and Shuster) et dont le bien-fondé pourrait très vite se vérifier. Car alors qu’on arrive presque au terme des deux ans, les talibans sont loin d’être vaincus et, début novembre, aux élections de mi-mandat, l’Amérique risque de ne pas renouveler sa confiance au président et au Parti démocrate qui l’a soutenu.

Woodward qui, avec Carl Bernstein, avait révélé le scandale du Watergate aboutissant à la démission de Richard Nixon, décrit dans ce livre, dont de larges extraits ont été publiés par son ancien journal le Washington Post, un président des États-Unis assez pitoyablement tiraillé entre son vice-président et son état-major. Lorsque les militaires réclament 40.000 hommes en renfort, Joseph Biden le met en garde : “Si vous acceptez, nous serons coincés dans un nouveau Vietnam.” Obama transigera… à 30.000. Mais au grand déplaisir du Pentagone, il remet aux participants du premier conseil de défense qui se réunit à la Maison-Blanche un mémo de six pages qu’il a lui-même dicté fixant à juillet 2011 le moment du retrait des premières forces américaines d’Afghanistan. “Du pain bénit pour les talibans, commente un membre de l’état-major, puisqu’on leur annonce à l’avance la fin de la partie.” D’autant que le président des États-Unis persiste et signe dans son texte : “Tout ce que nous ferons doit avoir comme seul objectif de diminuer notre présence dans ce pays.”

Rien dans ces marchandages et supputations n’est scandaleux. Cela fait même partie des discussions normales qu’un responsable politique peut avoir avec des chefs militaires. Le problème pour Obama, c’est que l’impression qu’il donne au fil des pages du livre de Woodward est celle d’un président hésitant, velléitaire, pas vraiment sûr de lui. Et en tout cas peu conforme à la stature du “commandant en chef” que tout président des États-Unis doit assumer s’il veut être respecté de ses troupes et de ses électeurs.

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