Alors que les deux premières et très tumultueuses années de la présidence Obama arrivent à leur conclusion, la question sur laquelle ses conseillers travaillent est celle-ci: Et après ? Et après les élections du 2 novembre ? Parmi les projets dont Obama a indiqué qu’ils étaient parmi ses priorités figurent la réduction du déficit, la réforme de la loi sur l’immigration et le passage d’une loi sur le climat. Mais ces objectifs qui en “temps normal” auraient du mal à passer dans un Congrès complètement bloqué, risquent de rester des souhaits dans la nouvelle composition des deux Chambre après le 2 novembre.
Alors qu’Obama et ses conseillers avaient préparé de façon minutieuse leur plan d’action et leur programme afn d’être opérationnels dès le premier jour de la présidence Obama, pour l’heure, rien n’est encore défini pour la seconde moitié du mandat. Tout dépendra de la composition des deux Chambres. Selon le New York Times, la situation actuelle est la suivante: au Sénat, les Démocrates sont pratiquement assurés de conserver 46 sièges (il en faut 51 pour adopter une loi). Les Républicains en contrôlent solidement 35. Dans la Chambre haute, tout va se jouer sur 19 sièges qui peuvent basculer d’un côté ou de l’autre. Pour la Chambre des Représentants, 155 sièges sont solidement Démocrates, 168 Républicains. L’issue dépend de 112 sièges encore incertains. Même avec une majorité solide dans les deux Chambres, Obama a eu du mal à faire passer ses réformes de santé et sa nouvelle régulation financière. Dans un Congrès Républicains ou, dans le meilleur des cas, avec une très minime majorité, 44th aura bien du mal à faire passer ses projets et même à avoir le soutien des élus de son propre parti.
Les midterm elections sont traditionnellement mauvaises pour le parti du président, ce qui n’est pas un signe de défaite assurée pour l’occupant de la Maison Blanche deux ans plus tard lors des élections présidentielles. Le meilleur exemple étant celui de Bill Clinton, battu en 1994, triomphant en 1996. Obama peut choisir l’option de Harry Truman. Après avoir perdu les élections de mi-mandat, le successeur de Roosevelt décida de soumettre au Congrès des projets très ambitieux _ égalité des droits civiques, par exemple _ certain que ces projets n’avaient aucune chance d’être seulement examinés, ce qui lui a permis de faire campagne deux ans plus tard sur le dos du Congrès incapable d’agir et d’être réélu. Obama pourrait introduire un ou deux grands textes de législation et ensuite se servir de l’immobilisme pour rester à la Maison Blanche.
Bill Clinton a choisi une autre voie, celle de la coopération avec les Républicains pour des projets de loi plus modestes, favorable à la middle class. Mais il a été celui qui a tiré les marrons du feu et grugé les Républicains de Newt Gingrich. C’est l’option que défendait Rahm Emanuel avant de quitter la Maison Blanche pour se porter candidat à la mairie de Chicago. Par exemple, Obama pourrait proposer une réforme des lois sur l’immigration par petits bouts, plutôt qu’un énorme package garanti de traîner dans les commissions du Congrès. Ses conseillers proposent de soumettre au Congrès le projet de loi qui permettrait aux enfants mineurs illégalement sur le territoire américain d’obtenir, sous certaines conditions, des papiers. Cette mesure galvaniserait les électeurs latinos, un groupe de plus en plus important pour chacun des partis.
Mais le programme le plus important et sur lequel reposeront une bonne partie des chances de Barack Obama de rester à la Maison Blanche est le rétablissement de l’économie. Une tâche bien compliquée.
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