A Divided Government Will Cost President Obama Dearly

<--

Tout bien pesé, les élections du midterm ne seront pas désastreuses dans l’immédiat pour Barack Obama. Le seront-elles pour l’Amérique ? Un processus aux résultats paradoxaux a en effet été mené de bout en bout par les adeptes enflammés du Tea Party, avec cette volonté quasi infantile de voir se clarifier le paysage. Que l’on redonne le pouvoir au peuple ! Que l’on réduise au minimum les impôts, que l’on rase le Département de l’Education, que l’Etat disparaisse !

L’Etat américain ne va pas disparaître de sitôt. Au contraire, la rage irrépressible qui s’est manifestée contre les élites de Washington et contre les effets de la crise économique ne fera que compliquer encore un peu le jeu politique. La Maison-Blanche et le Sénat sont aux mains des démocrates, la chambre des représentants contrôlée par les républicains, et le tout est agrémenté de gouverneurs de tous bords : la complexité de cette situation renvoie au rang de banalité une cohabitation à la française.

S’il est un danger aujourd’hui pour les Etats-Unis, c’est bien celui d’une paralysie. Alors que tous assurent la main sur le cœur qu’ils ont entendu le message des électeurs, et que leur premier souci sera de répondre aux préoccupations liées au retour de l’emploi, les guerres politiques reprendront bientôt de plus belle, rendues encore plus inutiles par les nouvelles tranchées qui se seront créées autour de la colline du Capitole.

En réalité, ces élections du midterm n’étaient bien sûr que la préparation du prochain scrutin, qui aura lieu dans deux ans. L’unité de façade (toute relative) montrée jusqu’ici par les républicains sera battue en brèche dès qu’une Sarah Palin fera mine de s’intéresser sérieusement à la Maison-Blanche. Autour d’elle, ses rivaux possibles au sein du parti républicain sont précisément classés par les sympathisants du Tea Party dans la catégorie des « ennemis élitistes des intérêts du peuple ». La lutte sera féroce.

Côté démocrate, cela dépendra en partie de l’attitude qu’adoptera Barack Obama durant cette « cohabitation ». Il reste avant tout le candidat de la gauche, c’est elle qui l’a élu. Et il devra payer rubis sur l’ongle chaque compromis qu’il passera avec les nouveaux maîtres de la Chambre des représentants.

About this publication