NATO: Learn from the Mistakes in Afghanistan

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C’est un sommet capital qui s’annonce ces vendredi et samedi à Lisbonne. Les vingt-huit chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’Otan convergent vers la capitale portugaise pour revoir la stratégie à long terme de l’Alliance. Ils recevront le président Medvedev pour relancer avec Moscou des relations apaisées, après qu’elles eurent pris à la fin de l’ère Bush des accents de guerre froide.

Le concept stratégique de l’Alliance atlantique n’avait plus été revu depuis 1999. C’était avant ce funeste 11 Septembre et l’offensive militaire américaine aussitôt lancée en Afghanistan, jugé coupable d’avoir servi de repaire aux terroristes. Pour la première fois de son histoire entamée en 1949 face à l’URSS, l’Otan activait son « article 5 », qui fonde la défense collective : une attaque contre l’un vaut à une attaque contre tous.

Petit à petit, l’Otan s’est ainsi lancée dans la (més)aventure afghane. Aujourd’hui, ce sont 150.000 hommes qui sont déployés aux confins de la planète sous le commandement de l’Alliance, dont 100.000 Américains et 600 Belges. Près de dix ans après le début de l’offensive, et malgré quelques progrès, l’Otan cherche surtout à quitter ce « bourbier », confrontée à une résistance féroce qui a déjà fait 650 tués dans ses rangs cette année, tandis que le nombre de victimes civiles s’envole.

Au moment où l’Otan pense son avenir, il est plus indispensable que jamais de tirer les leçons de l’Afghanistan. Certes, privée de son ennemi historique, l’Alliance se cherche, comme toute organisation en restructuration, un nouvel « objet social ». Certes aussi, de nouvelles menaces ont effectivement émergé, qui pèsent sur la sécurité des membres de l’Alliance. On évoque la piraterie maritime, des sabotages informatiques et bien évidemment le terrorisme… Mais la défense du territoire devrait rester la mission essentielle de l’Otan. C’est prévu, du moins sur papier. Car il ne faudrait pas que la prétention de l’Otan à sortir aussi, « si nécessaire », de son aire euro-atlantique pour « protéger ses intérêts » ne conduise à de nouvelles folies guerrières, dans lesquelles on sait trop bien comment s’engager mais dont on ne sait comment sortir.

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