Elizabeth Edwards: The Death of a Courageous Wife

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Condoléances de Barack Obama et de Hillary Clinton, gros titres de CNN, des centaines de messages de soutien sur Facebook… Une pluie d’hommages s’est abattue sur Elizabeth Edwards, mardi soir, après l’annonce de sa disparition. L’épouse de John Edwards, candidat à l’investiture démocrate en 2004 et 2008, a succombé à son cancer, après six ans d’un combat contre la maladie. L’émotion, suscitée par sa mort, salue à la fois son rôle de politicienne de l’ombre et les nombreuses tragédies qui ont fait de cette avocate de 61 ans une figure des magazines et un personnage public, dont l’aura a parfois éclipsé celle de son mari.

Politiquement parlant, Elizabeth Edwards a été un des conseillers les plus influents de son mari, jouant un grand rôle dans ses deux courses à l’investiture démocrate à la Maison-Blanche. Elizabeth examine les clips de campagne de John, relit ses discours, participe aux débats sur sa stratégie. Sévère, elle n’a pas non plus hésité à mettre à la porte des conseillers de son mari qu’elle jugeait incompétents. Son combat contre le cancer a aussi fait d’elle une défenseuse acharnée de la réforme de la santé d’Obama, témoignant notamment devant le Congrès. Le locataire de la Maison-Blanche a ainsi honoré mardi «une avocate inlassable de la cause de l’assurance maladie et du combat contre la pauvreté». «A travers ce qu’elle a enduré, Elizabeth a fait preuve d’une détermination et d’une grâce qui resteront longtemps source d’inspiration», a conclu le président américain.

Mort d’un enfant et cancer

Sa popularité, Elizabeth Edwards se l’est forgée malgré elle. L’avocate et le sénateur de Caroline du Nord connaissent une première tragédie quand leur cadet de 16 ans Wade se tue en 1996 dans un accident de la route. Sa disparition plonge le couple Edwards dans la dépression. John comme Elizabeth décident de changer de vie. John Edwards, un avocat renommé spécialisé dans les affaires d’erreurs médicales, se lance dans la politique. Elizabeth, après des traitements hormonaux, donne naissance à deux autres enfants. Le couple Edwards apprend un jour après la défaite des démocrates face à Bush en 2004 –John Edwards est le colistier de John Kerry – qu’Elizabeth souffre d’une tumeur au sein. Le cancer entre en rémission en 2006 mais en 2007 la maladie réapparaît. L’avocate, qui a décrit sa lutte dans un premier best-steller, est diagnostiquée avec un cancer de stade IV qui s’est propagé aux poumons et aux côtes.

La tumeur est traitable mais plus soignable, annonce le couple qui ne renonce pas pour autant à la primaire démocrate face à Barack Obama et à Hillary Clinton. Ce retour de la maladie a fait d’Elizabeth Edwards «un personnage fascinant», relève le New York Times. Au grand dam des conseillers de John qui trouvent que l’avocate fait de l’ombre à l’ancien sénateur. Les foules l’assaillent durant les meetings. «Vous êtes mon ange, mon idole», lance un partisan démocrate lui-même atteint d’un cancer. Au lendemain de sa mort, beaucoup de journaux notent d’ailleurs qu’Elizabeth Edwards, pleine de vitalité et de détermination, sera surtout remémorée pour l’exemple qu’elle a donné aux patients souffrant de tumeurs. «Nous pouvons regarder son courage et nous dire que nous pouvons en faire autant» témoignait à AP un responsable d’un groupe de soutien aux malades.

Elle avait choisi de rester muette sur la liaison de son mari

L’ultime épreuve d’Elizabeth Edwards sera l’infidélité de son mari avec une documentariste. L’ancien sénateur avoue sa liaison à son épouse et lui jure que celle-ci, éphémère, s’est produite lors de sa rémission en 2006. Elizabeth pardonne et le couple affiche un front uni lors de la primaire de 2008. Un silence pas toujours compris par les démocrates qui accusent le couple d’avoir dissimulé une vérité qui aurait été explosive pour le retour au pouvoir du parti, si Edwards avait remporté l’investiture ou s’il avait été nommé colistier d’Obama.

La carrière et le mariage de John Edwards achèvent de voler en éclats quand un tabloïd révèle qu’une petite fille est née de cette liaison. Elizabeth Edwards, réalisant qu’elle a été trompée bien plus qu’elle ne le pensait, demande la séparation début 2010. L’avocate, qui s’est éteinte entourée de ses enfants et de John, avait annoncé lundi que les médecins lui avaient déconseillé de poursuivre tout traitement, des métastases ayant touché le foie. «Pour chacun de nous, nos jours sont comptés. Il y a des moments où nous ne sommes pas capables d’avoir assez de courage face à cette vérité mais c’est humain. Mais j’ai constaté que le simple fait de vivre avec espoir, tous les jours, était d’autant plus significatif et précieux», écrivait-elle sur Facebook, vingt-quatre heures avant sa mort.

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