Jewish Settlements: America Surrenders to Israeli Blackmail

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Colonies de peuplement juives : L’Amérique cède au chantage israélien

Israël est plus fort que n’importe quel gouvernement ou président américain. Ceux qui croient le contraire se trompent. Ils gagneraient à refaire leur apprentissage des choses de ce monde.

Israël presse l’Amérique là où ça lui fait le plus mal. Ses lobbies contrôlent les centres de décision à travers les banques et les médias. Deux instances décisives, sans lesquelles tout pouvoir est vain.

Les Arabes et Musulmans avertis n’en sont pas dupes, depuis belle lurette. Certes, il se trouvera toujours quelque gouvernement ou organisation pour perpétuer le leurre. Mais ceux qui savent la vraie nature des choses se passent volontiers des chimères.

Pas plus tard qu’hier, les dirigeants palestiniens ont pointé un doigt accusateur du côté de Washington. L’administration Obama a en effet renoncé à ses efforts en vue d’obtenir le gel de la colonisation juive dans les territoires palestiniens occupés. Selon les Palestiniens, cela est dû à “l’obstination israélienne”.

En vérité, les Etats-Unis d’Amérique envisagent désormais un retour à des discussions de paix indirectes. Ce qui équivaut un camouflet pour le Président Barack Obama. Il n’y a guère longtemps, ce dernier avait jugé “vital pour la sécurité nationale” qu’un accord de paix soit signé dans un délai d’un an. Quelques mois plus tard, il jette l’éponge.

Les Palestiniens sont déçus. Et pour cause. Pour la énième fois, ils avaient escompté l’arrêt des nouvelles constructions de peuplement juives en Cisjordanie et à Al Qods-Est. Conditions préalables à la reprise de discussions directes sur la création d’un Etat palestinien coexistant avec Israël.

Cela s’est matérialisé par des démarches concrètes. Le Président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avaient eu trois séries d’entretiens directs en septembre. Abbas les a toutefois interrompus à l’expiration, fin septembre, du moratoire israélien de dix mois sur de nouvelles colonies en Cisjordanie occupée et à Al-Qods-Est.

Les pragmatiques dirigeants du Fatah sont abasourdis. Ils s’attendaient à de nouvelles avancées, on leur ferme brutalement la porte au nez. Le Hamas en a profité pour conclure à l’échec du processus de paix et inviter le Président Abbas à abandonner définitivement les négociations.

On a beaucoup attendu de la nouvelle administration Obama. Elle administre en fait la preuve de son impuissance face à l’unilatéralisme pour le moins altier et arrogant du gouvernement israélien. En contrepartie, l’image de cette administration prend un sacré coup de faiblesse qui frise l’inconsistance auprès des opinions publiques palestinienne et arabes.

Certains croyaient l’Europe seule figée et mièvre face au permanent diktat des dirigeants israéliens. Les Etats-Unis d’Amérique rejoignent le cortège. Bienvenue au club !

La haute représentante de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, estime l’actuelle coalition israélienne incapable de proroger le moratoire sur la colonisation. Parce que ladite coalition est dominée par la droite maximaliste. Pour Catherine Ashton, la poursuite de la colonisation israélienne est illégale et en porte-à-faux des efforts de paix.

En Amérique, on ne s’embarrasse guère de cette illégalité. Le plus grave, ce sont les raisons invoquées par les Américains pour justifier leur volte-face. Avant-hier, des responsables américains en ont énuméré au moins trois: le refus d’Israël d’arrêter les chantiers à Al Qods-Est, l’absence escomptée de progrès en cas de prorogation pour seulement quelques mois et l’ampleur des contreparties américaines à Israël : la livraison de 20 chasseurs F-35, d’une valeur de trois milliards de dollars.

Ce qui équivaut à dire que les USA ont obtempéré sinon à l’intransigeance du gouvernement israélien, du moins à son chantage. Décidément, il y a de quoi s’inquiéter sérieusement sur l’avenir du monde. Ici et là, les jusqu’auboutismes et autres postures va-t-en- guerre tiennent le haut du pavé. Et l’on feint de s’étonner après coup pourquoi la politique mondiale ressemble de plus en plus à un panier à crabes.

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