START Treaty: Double Success for Barack Obama

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Barack Obama a empoché, mercredi 22 décembre, une double victoire – en politique étrangère et sur la scène intérieure américaine. Il a obtenu ce qu’aucun de ses prédécesseurs démocrates à la Maison Blanche n’a réussi : faire ratifier par le Sénat un accord signé entre Moscou et Washington sur le désarmement nucléaire

Il fallait 67 voix (sur 100), il y en a eu 71, mercredi, pour approuver le traité Start de désarmement stratégique conclu en avril entre les Etats-Unis et la Russie. A la fin des années 1970, Jimmy Carter n’a pas pu faire voter la ratification du traité Salt II ; à la fin des années 1990, Bill Clinton n’a pas su convaincre le Sénat d’entériner un accord sur l’interdiction des essais nucléaires souterrains.

Aux Etats-Unis, les traités doivent être ratifiés par un vote des deux tiers de la Chambre haute du Congrès.

Le résultat de mercredi est un grand succès pour M. Obama. Même si le traité est de portée limitée, il va dans le sens voulu par un homme qui souhaite un monde sans armes nucléaires. Objectif fort lointain et qui dépasse son mandat, reconnaît-il lui- même. Mais les Etats-Unis peuvent difficilement le promouvoir si, en tant que première puissance nucléaire de la planète, ils ne montrent pas le bon exemple.

Déjà approuvé par les parlementaires russes, le traité stabilise l’arsenal nucléaire des deux pays à 1 550 têtes et 700 vecteurs déployés dans les sept ans suivant sa ratification. Massivement soutenu par l’armée américaine, il renouvelle le système d’inspections réciproques et les procédures destinées à éviter un accident nucléaire.

Mais le vote de mercredi a aussi son importance sur la scène intérieure américaine. M. Obama a voulu agir vite. Le nouveau Congrès, issu du scrutin législatif de novembre, se réunit en janvier. Les républicains y seront mieux représentés au Sénat et disposeront d’une majorité écrasante à la Chambre des représentants.

Dans ce contexte politique, M. Obama doit prouver son aptitude à gouverner avec l’opposition. Il ne peut avancer qu’en forgeant des compromis avec une partie des républicains. Il vient de le faire avec succès à trois reprises : le vote sur Start (avec l’appui d’une dizaine de républicains), celui sur l’abrogation du tabou gay dans l’armée ; et, il y a dix jours, celui sur la politique fiscale.

A chaque fois, le président a su former des majorités bipartisanes, ce qu’on ne voyait plus depuis longtemps sur la colline du Capitole. A chaque fois, les républicains ont montré leurs divisions internes. En gros, il y a les républicains ancienne manière, à la droite du centre, qui refusent de diaboliser M. Obama ; et il y a les radicaux, sous influence du mouvement Tea Party, ceux qui entendent s’opposer systématiquement à la Maison Blanche, avec un seul objectif : empêcher la réélection du président en novembre 2012.

Celui-ci montre qu’il n’est aucunement l’homme défait trop souvent présenté au lendemain du scrutin de novembre. Il aborde l’année 2011 avec optimisme. Il lui en faudra.

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