Obama and the Ex-Convict

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C’est un coup de fil qui fait du bruit. Cette semaine, Barack Obama a appelé Jeffrey Lurie, le propriétaire de l’équipe de la NFL, the Philadelphia Eagles, pour parler de son quarterback. Ce joueur, qui porte le numéro 7, s’appelle Michael Vick. Sa particularité: considéré comme l’un des meilleurs joueurs de la National Football League, Vick a passé 19 mois dans une prison fédérale pour avoir organisé des combats de chiens. Son ancienne équipe, the Atlanta Falcons, ont rompu son contrat et l’équipe de Philadelphie lui a donné une seconde chance, ce qui a créé une controverse considérable. Mais Vick, l’un des joueurs les plus spectaculaires de la NFL, a conduit les Eagles jusqu’aux demi-finales du championnat, avec une chance de remporter le titre. Obama a félicité Jeffrey Lurie pour avoir eu le courage de donner une seconde chance à l’athlète.

Pourquoi 44th s’intéresse-t-il à ce joueur qui déclenche à égale mesure, l’enthousiasme et le dégoût ?

Ce qui intéresse Obama dans la situation d’un ex-détenu, c’est le sort réservé à ceux qui ont accompli leur peine. Il y a aux Etats-Unis, 1,6 millions de détenus, c’est à dire 504 Américains pour 100.000 personnes. Si l’on compte ceux qui purgent une peine d’un an ou moins, ce sont 2,3 millions d’Américains qui sont enfermés, soit 754 pour 100.000 personnes, selon Randall Shelden, du Center for Juvenile and Criminal Justice. Les Etats-Unis représentent 5% de la population mondiale, mais 25% des détenus.

Le Department of Justice estime le coût annuel de ces incarcérations à 60 milliards de dollars, sans que les détenus soient préparés à un retour à la vie civile. Michael Vick permet d’ouvrir le débat de manière qui ne menace pas les Américains, sur le sort des ex-détenus. Surtout que leur situation, selon une étude menée par le Pew Center, continue, même des années après leur libération, à être nettement pire que celle du reste de la population. “Avoir fait de la prison réduit le salaire, en moyenne, de 11%,” note le rapport, “et les revenus annuels de 40%.” La crise économique actuelle amplifie ce désavantage, selon une récente étude du Wall Street Journal.

Dans un pays où deux adolescentes peuvent être condamnées à la prison à vie pour un vol de 11 dollars sous prétexte qu’il a été commis avec une arme, comme Gladys et Jamie Scott, dans le Mississippi, l’idée de donner une seconde chance à celui qui a commis un délit, ne fait pas sauter de joie les citoyens. En s’intéressant au cas d’un ex-détenu star de football, Barack Obama engage la conversation sur un autre terrain où l’écoute sera sans doute un peu meilleure.

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