Budget: Fear Politics

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Budget: la politique du pire

Après quatre jours et quatre nuits de débats qui ont ressemblé souvent à une vaste foire, les Républicains de la Chambre des Représentants (sauf trois membres du GOP qui exigeaient des coupes plus importantes) ont voté un budget prévoyant 60 milliards de dollars de coupes. Au delà des 50 milliards des Républicains ancienne manière, nettement moins que les 100 milliards promis par les adhérents du Tea Party, chiffre lancé parce qu’il sonnait bien.

Ce budget a peu de chance de passer. D’abord parce que le Sénat, encore contrôlé par les Démocrates, ne votera pas un tel budget. Mais aussi parce que Barack Obama a fait savoir dès le début du processus qu’il opposerait son veto à un budget proposant des coupes dans des programmes essentiels aux plus modestes des Américains.

Le Congrès est en vacances jusqu’à mardi matin, à cause du lundi férié de Presidents’ Day. Cela laisse quatre jours pour trouver un compromis qui permette au gouvernement de fonctionner. Au delà du 4 mars, si le budget n’est pas approuvé, le gouvernement n’aura plus les moyens de payer ses fonctionnaires ou ses soldats, les retraités ne recevront pas leur chèque de la Social Security. Cela fait toujours mauvais effet auprès des électeurs. Cela s’est déjà produit en 1995 et Bill Clinton l’avait emporté sur Newt Gingrich et les Républicains que les électeurs avaient tenus pour responsables de la fermeture de leur gouvernement. Cette fermeture du gouvernement avait assuré la réélection de Bill Clinton.

Ces derniers jours, dans l’ambiance euphorique de la Chambre basse, les amendements pour réduire le déficit pleuvaient. Un groupe de Républicains avait même proposé 22 milliards de coupes supplémentaires. Il a fallu que le leadership Républicain s’allie avec les Démocrates pour réussir à bloquer cet amendement. Parmi les victimes des réductions budgétaires, le nouveau moteur pour l’avion de chasse F-35, ou le Planning Familial, qui ne recevrait plus de fonds gouvernementaux. La suppression des fonds pour Planned Parenthood (le nom américain de l’organisation) est un moyen déguisé pour limiter, voire interdire l’avortement.

Le débat sur les réductions budgétaires sera l’un des principaux thèmes de la campagne présidentielle à venir. D’un côté, Obama et les Démocrates, arguant que les coupes trop profondes vont scier les jambes de la reprise économique. De l’autre, les Républicains pour qui l’Etat doit se désengager de tous les secteurs où il n’est pas essentiel.

La Maison Blanche et la majorité Démocrate du Sénat ne sont pas hostiles à une réduction budgétaire, mais cette réduction ne doit pas être réalisée les yeux fermés, au hasard, juste pour arriver à un chiffre qui sonne bien. Pour l’heure, les Républicains sont saisis d’une frénésie qui ressemble à celle des squales à la vue du sang. Mais elle pourrait bien leur coûter cher lors de la prochaine élection, par exemple, en galvanisant l’électorat de Barack Obama qui avait tendance à être moins mobilisée.

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