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Posted on March 28, 2011.
Après avoir fait traîner le plus possible la résolution de l’ONU sur l’intervention en Libye, Barack Obama se comporte comme si de rien n’était, comme si ce troisième front, après l’Iraq et l’Afghanistan, valait à peine que l’on en parle. D’abord, le Commander in Chief entreprend son voyage au Brésil au moment où se décide l’attaque contre les forces de Kaddhafi, histoire de signifier que cette intervention n’est pas un big deal. Et ensuite, dans son allocution de 20 minutes, dimanche à Rio, 44th ne fait qu’une brève allusion à la Libye.
C’est que ce nouveau front, même s’il est limité dans le temps et dans son intensité _ il ne s’agit pas d’une intervention semblable à ce qui se passe en Afghanistan _ se produit au pire moment pour Barack Obama.
L’embarras d’Obama tient au fait que l’intervention libyenne vient contrecarrer son agenda. Les mois menant à l’élection de 2012 devaient être entièrement consacrés à la politique intérieure et, plus précisément, à l’emploi et à l’économie. La participation à la neutralisation des forces du dictateur libyen vient se mettre en travers de ce programme.
En plus, la victoire de 2008 a été bâtie sur l’opposition de 44th à l’intervention en Iraq et sur son intention de retirer les troupes d’Afghanistan au plus vite. Et voilà que le Prix Nobel ouvre un 3è front, alors que les Américains ont peu d’appétit pour une nouvelle intervention et souhaitent même, selon les récents sondages, que les troupes déployées en Afghanistan abandonnent une guerre qui ne peut pas être gagnée.
La participation à la coalition contre Kaddhafi vaut à Obama un tir de barrage des conservateurs qui lui reprochent d’intervenir trop tard, et de son aile gauche qui lui reproche d’être intervenu. L’Amérique ne voit pas où est l’intérêt du pays dans cette guerre qui ne dit pas son nom. Le chemin est donc étroit pour l’hôte de la Maison Blanche. Un seul avion américain abattu par les troupes de Tripoli et l’intervention tournerait vite au revers politique pour 44th.
En plus, au moment où Démocrates et Républicains vont s’affronter sur le budget, la Libye est une distraction dont Obama aurait volontiers fait l’économie.
La décision de participer à la force internationale, si elle est juste d’un point de vue moral, pourrait coûter cher à Barack Obama au moment où commencent les préparatifs de la campagne présidentielle de 2012.
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