Why bin Laden's Death Is Such Good News

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Ben Laden: pourquoi sa mort est une si bonne nouvelle

Par Pierre Rousselin le 2 mai 2011

Oussama Ben Laden ne dirigeait pas lui-même le terrorisme international. Il a résisté pendant une décennie à une traque sans précédent. Et pourtant, son élimination est un événement fondamental. Au fil des ans, la dimension symbolique du personnage avait pris le dessus sur son rôle opérationnel. Un monde sans Ben Laden sera un monde différend. Voici pourquoi son élimination est une si bonne nouvelle sur de nombreux plans :

Terrorisme

L’élimination de l’auteur des attentats du 11 septembre est un succès considérable à cause de sa dimension symbolique. Il ne faut pas exagérer mais il ne serait pas juste non plus de négliger son impact sur la capacité de recrutement et de mobilisation idéologique des islamistes les plus radicaux. Cela ne met évidemment pas fin au terrorisme dans la mesure où al Qaïda s’est transformée en une nébuleuse d’organisations plus ou moins autonomes.

Le monde arabo-musulman

La mort de Ben Laden intervient alors que le monde arabe connaît un vent de liberté qui n’a rien à voir avec son message radical et antioccidental. La jeunesse en révolte contre les régimes autoritaires est à la recherche d’une modernité peu compatible avec l’anachronisme radical d’ al-Qaïda. Le succès du “printemps arabe” reste la condition nécessaire pour que la page symboliquement ouverte par le 11 septembre 2001 soit définitivement tournée.

Barack Obama

Pour un président dont la politique étrangère est sévèrement critiqué parce qu’elle n’affirmerait pas suffisamment le “leadership” américain dans le monde, le fait que Obama ait autorisé une opération aussi risquée et aussi spectaculaire montre qu’il est un président tout à fait déterminé. Vis à vis de George W. Bush, la démonstration est évidente. Elle aura des répercussions politiques lors des élections de novembre 2012.

L’Armée américaine

L’opération menée par les forces spéciales américaines est un succès d’anthologie de nature à redonner confiance à l’ensemble des armées de Etats-Unis et à faire réfléchir d’autres “ennemis publics numéro un”. Compte tenu des rapports très délicats entre Obama et les militaires cette bonne nouvelle est à rapprocher de la précédente.

Pakistan

Que Ben Laden ait pu vivre à une centaine de kilomètres d’Islamabad en dépit des affirmations de responsables selon lesquels il ne se trouvait pas dans le pays démasque la complicité pakistanaise avec le terrorisme international. Il faut espérer que cela pourra changer.

Afghanistan

Les Talibans pourront rompre plus aisément avec al-Qaïda.Une solution politique permettant un retrait des forces étrangères, avec la constitution d’un gouvernement d’union auquel participeraient des talibans modérés, paraît désormais moins impossible. La fin de Ben Laden va aussi aider au désengagement progressif des Occidentaux en Afghanistan à l’horizon 2014.

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