Bin Laden: The Myth of the Success of Torture

<--

Alors que Barack Obama aurait du traîner les responsables de l’utilisation de la torture contre les “ennemis combattants” et ceux qui ont concocté les justifications juridiques de son utilisation, il a préféré, selon ses propres mots, “regarder de l’avant que derrière”. Dommage. Cela aurait sans doute évité que cette pratique barbare, en violation de toutes les lois de la guerre et de la Convention de Genève relative aux prisonniers de guerre, ne se reproduise un jour. 

Mais, ces derniers jours, le plus insupportable a été l’affirmation par les conservateurs que la torture avait permis d’attraper Ben Laden. C’est purement et simplement un mensonge gros comme ceux qui le profèrent. 

[photo]

[caption:] Journal affiché sur la clôture près du champ où s’est écrasé, le 11 septembre 2001, le vol 93, à Shanksville, après l’annonce de la capture d’Oussama Ben Laden, le 2 mai. 

Depuis l’annonce de la mort de Ben Laden, on entend de plus en plus fort le fait que ce serait la torture du lieutenant du chef d’Al Qaeda, Khalid Sheik Mohammed (KSM), qui aurait permis d’obtenir le nom du messager qui reliait Ben Laden au monde extérieur. C’est ce courrier que les agents de la CIA ont ensuite suivi pendant de longs mois pour arriver jusqu’au terroriste. 

Pourtant, rien n’est plus absurde et faux. La torture n’a rien à voir dans le succès de l’opération. C’est presque le contraire. 

D’abord, ce qui serait à mourir de rire, si ce n’était pas aussi déprimant, les Républicains essaient de s’emparer de cette victoire en faisant l’apologie de la torture. Ils n’ont rien d’autre à saisir pour pouvoir dire que c’est en partie grâce à eux que Barack Obama enregistre ce beau succès. Pathétique.  

Ensuite, ils peuvent le répéter des milliers de fois, comme John O’Reilly sur Fox, ou Rush Limbaugh, ça ne sera pas pour autant la vérité: rien n’est sorti de la torture.  

Le New York Times affirme ainsi que ce n’est pas pendant les séances de torture, mais des mois plus tard que KSM a donné le nom du coursier, lors de séances classiques d’interrogatoire.  Donc, le responsable d’Al Qaeda n’a rien révélé sous le torture de l’eau. Il a préféré donner un nom dans des conditions plus humaines. Mieux, La CIA a révélé que la torture avait souvent produit des mensonges. En 2007, le lieutenant de Ben Laden révèle qu’il y a peut-être un messager, mais il faut attendre quatre ans de plus pour que son nom soit livré. 

Bref, ce n’est pas en s’abaissant au niveau de Ben Laden que les Américains ont retrouvé la piste du terroriste. C’est simplement en multipliant les agents sur le terrain que finalement, l’été dernier, une piste s’est révélée. C’est le travail traditionnel de recherche de l’information qui a conduit les militaires jusqu’aux rebelles. Une vérité sans doute difficile à avaler pour ceux qui ont fait du mensonge leur langue de prédilection.  

About this publication