Obama’s Speech on the Middle East Seen as a Challenge to Netanyahu

<--

Le discours d’Obama sur le Proche-Orient perçu comme un défi à Nétanyahou

LEMONDE.FR | 20.05.11 | 11h22 • Mis à jour le 20.05.11 | 13h16

Le président américain Barack Obama lors de son discours au département d’Etat de Washington, le 19 mai 2011.AP/Charles Dharapak

Le président américain, Barack Obama, a lancé un défi au premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avec son appel en faveur d’un Etat de Palestine sur la base des lignes de 1967, juste avant leur rencontre vendredi à Washington, soulignent les médias israéliens. “Confrontation”, titre le quotidien Yédiot Aharonot, selon lequel le discours du président américain est précisément celui “que Nétanyahou ne voulait pas entendre”.

Le journal à grand tirage relève “le choc dans l’entourage de Nétanyahou et sa réaction véhémente au discours” de M. Obama qui l’a pris de court. Dans une réponse au ton dur au discours du président des Etats-Unis, Benyamin Nétanyahou a exclu jeudi soir “tout retrait aux lignes de 1967”, c’est-à-dire avant qu’Israël ne conquiert la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est pendant la Guerre des six jours (juin 1967).

“La visite de Nétanyahou à Washington commence mal. Il sera fraîchement accueilli par la Maison Blanche, quand bien même il se fera applaudir devant les deux chambres du Congrès et par les délégués de l’Aipac”, le puissant lobby pro-israélien, souligne Yédiot Aharonot. M. Nétanyahou doit s’exprimer devant l’Aipac le 22 mai avant de prendre la parole au Congrès le 24.

“COUP DE MASSUE”

Le quotidien Maariv fait également sa “une” sur la “confrontation” Nétanyahou-Obama, estimant que le premier ministre israélien “n’aura de cesse dorénavant que d’empêcher la réélection d’Obama”, en faisant jouer ses appuis aux Etats-Unis. “Le discours est tombé sur la tête de Nétanyahou comme un coup de massue”, affirme son éditorialiste Ben Caspit.

Ce dernier parle d'”embuscade organisée à l’avance” par Washington et de “revanche” d’Obama contre le chef du gouvernement israélien, avec lequel il est notoire que le courant ne passe pas, après “deux années de stagnation diplomatique”.

Le quotidien Israël Hayom, proche du chef du gouvernement, prend acte de “la déception causée par le discours” dans l’entourage du premier ministre et cite la députée Tzipi Hotovely de son parti Likoud (droite) qui a qualifié l’exposé de Barack Obama de “quintessence de l’hypocrisie”.

Le quotidien de langue anglaise Jerusalem Post (pro-gouvernemental) assure que le “premier ministre fulminait en partant pour Washington”. A gauche, le quotidien Haaretz juge “historique” le discours du président américain et accuse “Nétanyahou de ne jamais louper l’occasion de louper une occasion”, reprenant un reproche utilisé routinièrement par Israël pour fustiger la direction palestinienne. Certains commentateurs estiment cependant que Barack Obama n’a rien offert de concret aux Palestiniens.

About this publication