“Perp walk” anti-français ?
Les Français sont choqués par le “perp walk” ou “perpetrator walk”, le fait que la police laisse complaisamment photographier les suspects, menottes aux poignets, au mépris de la présomption d’innocence.
– “J’admire la démocratie américaine mais je connais – pour m’y être intéressé – la machine judiciaire américaine, qui peut-être une machine infernale. Quelle que soit la nature des faits, rien ne peut justifier qu’un homme soit traité avec ce mépris et cette violence”, a déclaré Jack Lang
Selon l’ancien ministre, il entre une part de francophobie
– “Il n’est pas impensable, quand on connaît le système américain, très politisé, qu’il y ait de la part de la juge une attitude” visant à “se payer un Français, un Français qui plus est connu”.
Le “perp walk” est une institution de la police américaine. Au départ, on n’exhibait que les grands criminels. Depuis Rudolf Giuliani, le NYPD l’utilise aussi pour la délinquance en col blanc. La police new yorkaise est la seule à appeler les photographes pour les inviter à la parade (ailleurs, les photographes doivent poireauter).
Comme dit l’éditorialiste du Post, Eugene Robinson, les hommes politiques en sortent rarement indemnes (à part Marion Barry, l’ancien maire de Washington).
– “A perp-walk photo is the kind of thing no politician recovers from. Well, no politician except former D.C. mayor Marion Barry”.
En tout cas, l’affaire DSK n’aura pas contribué à combler le fossé transatlantique…
Les Français regardent la procédure américaine avec une incompréhension horrifiée. Les Américains (pardon, les “Anglo-saxons”) tombent sur le système médiatico-politique français à coups de généralités….
Les Américains ne sont pas aussi catastrophés, bien sur, que ne le sont les Français. Côté conservateurs, on estime que le FMI aurait du être plus circonspect quand il a passé l’éponge sur l’incident de 2008 avec l’économiste hongroise Piroska Nagy (Vengeance ? Les détails de l’affaire ressortent dans le New York Times, qui a fait parler un de ses amis).
Encore plus à droite, Ron Paul estime que tout cette affaire montre bien que les institutions internationales comme le FMI ne servent qu’à engraisser les fonctionnaires.
– “These are the kinds of people who are running the IMF, and we want to turn the world’s finances and the control of the money supply to them?”
Certains défendent le rôle de DSK au FMI. C’est le cas de Steve Clemons, de la New America Foundation, qui rend hommage à la manière dont il a essayé de limiter les effets du capitalisme sauvage.
– “One of the few major economic gladiators in the world to defend the rights and privileges of people”.
Les commentateurs rappellent invariablement que Dominique Strauss-Kahn était l’homme qui gère 3 milliards de dollars au FMI et qui était en séjour privé “dans une suite à 3000 dollars”. Peu importe que le FMI ait publié le montant des notes de frais autorisées* ou qu’il ait simplement bénéficié d’un surclassement.
Jon Stewart n’a pas pu s’empêcher de plaisanter sur l’ironie de voir une nouvelle fois le FMI se “payer” l’Afrique…
– “It’s like he is posing for his own editorial cartoon”
*: Précision du FMI: “The Sofitel is not on the list of New York hotels, which are generally standard business hotels. At present, the maximum hotel rate in New York for staff on official business is $386 a night, including tax and service charges”.
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