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Posted on June 1, 2011.
DSK : La presse française coupable ?
La sidération qui entoure l’incarcération de DSK à New York va vite laisser place au phénomène que les Français connaissent bien : le silence sur la vie sexuelle -et ses dérives- de leurs hommes politiques. Au nom de la protection de la vie privée.
Aux US où la chasse au sexe est permanente, la journaliste Elaine Sciolino du New York Times analyse et interroge notre culture du silence. Où sont les racines historiques de ce cette omerta ? Dans notre histoire régalienne pour commencer.
Que la presse américaine s’interroge sur cette pratique n’est pas neutre. Qu’elle trouve chez des journalistes un écho est une vraie avancée.
L’affaire DSK, au delà du fond, interroge la presse qui pourra de moins en moins -à l’heure du tout dans l’instant et de twitter- continuer à verrouiller la frontière entre vie privée et vie publique que les dirigeants politiques respectent eux-mêmes de moins en moins.
Le journaliste, Pierre Haski, du site Rue 89, accepte de faire son autocritique et le NYT le cite sur plusieurs affaires. Roland Dumas, ancien ministre des Affaires Étrangères et sa liaison avec la fille du ministre de la Défense syrienne, la situation du couple Hollande / Royal au moment de la campagne 2007 etc… Il dit avoir respecté le code du silence en vigueur mais s’interroge aujourd’hui sur son attitude de n’avoir pas été plus… Mais qu’y avait-il à dire ? Que DSK était un séducteur. C’était “partout” et ça ne faisait pas l’info.
Aux États-Unis, un homme politique marié, à qui on découvre une maîtresse, se fait sortir de la politique. Dans le cas de DSK, les alarmes existaient. Le cas de la journaliste, Tristane Danon, agressée était connu. Personne n’a vraiment suivi. Et la journaliste, dissuadée -par sa mère entre autres- n’avait pas porté plainte. “Nous n’avons pas fait notre boulot”.
La presse française, après l’affaire DSK, si les faits sont avérés, devra remettre en cause son sacro-saint code du silence pour empêcher ne serait-ce que des drames humains, comme ceux des victimes. Mais pour dire quoi ? Et aller jusqu’où ?
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