What Obama Didn’t Say

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Ce qu’Obama n’a pas dit

Le président Obama a tout dit sauf… l’essentiel. Il a dit qu’il fallait établir un État palestinien dans les frontières de 1967, à côté d’un État israélien juif. Aïe ! Voilà le fond du problème. Cela veut dire que les Palestiniens chassés par les Israéliens au fil des guerres sont « out ». Il l’a d’ailleurs signalé timidement, en déclarant que les deux problèmes de Jérusalem et des réfugiés sont épineux et qu’il faudrait s’atteler à les résoudre… « après ». C’est comme s’il s’excusait en disant que ses amis israéliens devraient commencer par accepter l’évidence que la Palestine existe depuis toujours et que personne ne peut gommer le nom « Palestine » puisqu’il figure dans la Bible. Cependant, il s’est trompé du tout au tout en laissant entendre que certains Palestiniens ont moins de droits que d’autres et qu’un juif venu des plaines d’Ukraine, de Biélorussie, d’Éthiopie, d’Europe ou d’ailleurs a plus de droits qu’un Palestinien dont les ancêtres ont vécu des centaines d’années sur cette terre de Palestine. Par ailleurs, il oublie que Jérusalem n’est pas la propriété d’un seul peuple, mais de toute l’humanité et qu’en premier lieu cette ville sainte est la propriété du peuple qui a vécu des centaines d’années sans discontinuité dans ses murs, même si Israël s’évertue maintenant à gommer impunément les traces de l’ancienne ville au vu et au su de toute l’humanité malgré les conseils de leur « ami », les États-Unis.

Si, comme il l’a dit, les États-Unis sont le grand ami d’Israël, il devrait lui dire alors la vérité, toute la vérité, notamment qu’il a usurpé les terres d’autrui et qu’il continue de le faire en colonisant et volant le reste, qu’il se croit investi par l’autorité divine pour le faire, qu’il tue sans ciller les Palestiniens avec impunité et désinvolture et, dernièrement, qu’il a tué des hommes et des femmes venus sans armes pour essayer de passer une frontière non pour arriver à leur propriété spoliée, mais au moins pour respirer son oxygène et que eux, les États-Unis, ont déclaré, pour faire diversion et pour excuser ce crime : « Quelle honte ! », ajoutant que ces manifestants étaient poussés par la Syrie pour le faire, que les États-Unis, eux, ont aidé « leur ami, le peuple juif », à perpétrer le délit de vol de la patrie des Palestiniens et sont complices de tous les crimes qui s’en sont suivis. On peut raconter l’histoire mais, comble de l’ironie, tout le monde la connaît.

En occultant le problème des réfugiés palestiniens et leur droit à récupérer leurs terres spoliées, et en déclarant qu’Israël est un État juif, il a étouffé dans l’œuf une ouverture sans égale sur la justice. Ce ne sont ni les milliards qu’il va donner à l’Égypte ou la Tunisie, ni ses exhortations à Saleh, Assad et Khalifa qui vont changer quelque chose à la réalité toute nue qui est celle de l’existence de centaines de milliers de Palestiniens qui vont toujours converger vers les frontières de la terre promise et qu’ils finiront par l’atteindre d’une manière ou d’une autre.

S’il était, comme il prétend l’être, le véritable ami d’Israël, il lui aurait conseillé d’arriver à une solution juste qui donne aux Palestiniens leurs droits dans un pays pluriconfessionnel où juifs, chrétiens et musulmans pourront vivre ensemble sur cette terre de Palestine. Même si elle n’est pas la propriété des juifs, les Palestiniens sauront être magnanimes. La raison est simple, les Palestiniens n’ont jamais accepté et n’accepteront jamais, surtout maintenant qu’ils sont boostés par la nouvelle renaissance des peuples arabes, d’être dépossédés de leur terre par des étrangers, même après des générations, et ils feront tout pour y retourner, de gré ou de force.

Il est permis à Israël d’être un État juif alors qu’aucune démocratie occidentale ne permet cette discrimination sur ses terres ! Voilà le comble de l’hypocrisie. Le président Obama a proposé une condition nécessaire, mais pas suffisante pour faire la paix.

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