.
Posted on June 3, 2011.
J’ai bien compris: l’exécution d’Oussama ben Laden suffit à convaincre les français que Barack Obama sera réélu. Oserais-je signaler que l’envolée à plus de 4 dollars du prix du gallon d’essence (3, 8 l) et les signes de ralentissement de la croissance sont aussi des éléments dont il faut tenir compte avant de déclarer dès le mois de mai 2011 que la consécration en novembre 2012 du Président Obama est acquise ?
Les sondages d’opinion sont volatiles. Mais le mois de mai a été encourageant pour la Maison blanche. La cote de popularité d’Obama passe de 51% fin avril à 54% fin mai.
Il est vrai que les américains aiment leur président. La popularité personnelle de Barack Obama est certaine.
En trouvant, puis exécutant ben Laden, le président a convaincu certains qui doutaient de sa détermination dans la lutte contre le terrorrisme. Beaucoup aussi ont compris que cette victoire n’avait été possible que grâce aux années de travail ingrat des services américains. Le succès du raid d’Abottabad rejaillit aussi sur George W. Bush. Mais il ne faut pas le dire non plus. C’est politiquement incorrect.
L’impopularité croissante de la politique économique de Barack Obama est tout aussi certaine. 56% des américains désapprouvaient sa politique économique début mai. 58% sont de cet avis fin mai. C’est un vrai problème.
La contradiction entre la popularité du président et la mauvaise opinion que l’on dégage de sa politique économique ne va pas durer éternellement. Ou bien le moral des américains remonte, et la politique économique de la Maison blanche redevient populaire. Ou bien le contraire se produit.
Fin mai 57% des américains désapprouvent sa politique de santé. C’est trois points de plus qu’en juillet dernier alors que le débat faisait rage sur sa réforme emblématique. Le temps a passé. La réforme se met en place. Les américains ne sont toujours pas convaincus.
Sur le plus grand sujet du moment, le fossé entre l’opinion et le président est énorme:
64% désapprouvent sa politique en matière de réduction du déficit budgétaire.
60% des américains pensent que la situation de leur pays est mauvaise. On est certes loin du niveau de 83% qui étaient de cet avis en novembre 2008, lorsque Barack Obama a été élu. Mais après près de deux années de retour de la croissance, les américains sont manifestement toujours sous le choc.
Tout cela ne veut pas dire que les solutions proposées par les républicains soient pour autant populaires. En revanche ces indications sont à remettre dans le contexte des signes multiples de ralentissement de la croissance. Le plongeon en mai, au plus bas depuis novembre 2010, de l’indice de la confiance a de quoi inquiéter Barack Obama. La rechute des prix moyens des logements dans les plus grandes métropoles américaines au plus bas depuis le début de la crise immobilière, c’est à dire depuis 2006, est alarmante.
Le litre d’essence à plus d’un dollar est une réalité qui choque des millions d’automobilistes, déprime les consommateurs et vide leur portefeuille.
Je reste convaincu que Barack Obama, comme tout président sortant, est favori parceque ses opposants sont divisés et moins riches pour faire campagne. Mais de là à conclure que l’affaire est dans le sac, il y a un très grand pas. Tout peut arriver d’ici l’été 2012. Le meilleur. Ou le pire. Barack Obama peut en profiter. Ou bien en pâtir.
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.