Obama Has Failed America … He’s “European”!

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“Obama a déçu l’Amérique”… c’est un “Européen”!

Celui qui vient de lancer cela n’est ni neutre, ni désintéressé, puisqu’il voudrait ravir la Maison Blanche à Obama en 2012, mais il donne bien le ton de la campagne qui, ça y est, commence à s’enclencher. Mitt Romney (le bel homme, milliardaire, mormon, ancien gouverneur du Massachusetts, où il a fait passer une réforme de la santé qui ne va pas lui faciliter la tâche, et –on allait oublier- le francophobe) s’est déclaré candidat ce jeudi avec cette première attaque frontale : « Barack Obama has failed America ». « Quand il a pris ses fonctions, l’économie était en récession. Il l’a empirée. Et l’a fait durer plus longtemps » a résumé Romney.

Déjà bien connu, grâce notamment à sa campagne de 2008 (il avait terminé deuxième des primaires républicaines, derrière McCain), Mitt Romney est actuellement donné favori de la course à l’investiture, avec quelques 16% des intentions de vote parmi les républicains, devant (ou ex aequo avec) Sarah Palin (il n’est pas sûr qu’elle se présente). Mais ces sondages montrent surtout qu’aucun candidat républicain ne se dégage encore vraiment, et un autre milliardaire pourrait bientôt se déclarer, Jon Huntsman, encore peu connu du grand public mais qui voudrait bien être la révélation de cette primaire.

Déjà défait en 2008, Mitt Romney a toujours contre lui son allégeance à l’Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours et surtout maintenant la terrible casserole de cette réforme de la santé qui a réalisé au Massachusetts ce que les républicains reprochent à Obama d’imposer au niveau national. Les points forts qu’il compte mettre en avant, comme on a pu le voir ce jeudi, sont son expérience « d’entrepreneur privé » (il a gagné beaucoup d’argent comme consultant financier) couplée à celle de gouverneur et d’organisateur des JO de Salt Lake City. Tout en paraissant respectable, et suffisamment « establishment », Mitt Romney a tenu aussi jeudi un discours très inspiré du Tea Party, accusant notamment Obama d’être trop… « européen ». (Vu d’ici, c’est sans doute moins grave que d’être « musulman », qualité aussi largement prêtée à Obama, mais pour un nombre certain d’Américains, c’est une insulte). « Alors que l’économie est en crise, sa réponse est d’emprunter de l’argent que nous ne pouvons pas nous payer et de le déverser sur les bureaucrates et hommes politiques de Washington. Exactement comme le fait l’Europe », a ainsi lancé Romney. Ou encore : « Le président semble tirer son inspiration non pas des petites villes et villages du New Hampshire, mais des capitales de l’Europe », « Les réponses européennes du président Obama ne sont pas la bonne solution pour les défis de l’Amérique ».

Malgré toute cette verve anti-Obama, Mitt Romney semble pourtant partager au moins un défaut commun avec l’actuel président : la dépendance aux téléprompteurs. Même pour ce discours de lancement, qui semblait soigneusement étudié, depuis une ferme du New Hampshire, Romney a eu besoin de se raccrocher à ces écrans qui permettent de lire un texte tout préparé tout en ayant l’air d’improviser.

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