Obama Facing the Arab Spring

Published in Jeune Afrique
(France) on 5 May 2011
by Laurent de Saint Périer (link to originallink to original)
Translated from by Robert Shaza. Edited by Emily Sicard.
Support for democratic transitions, promises of economic aid, calls for Israeli-Palestinian peace ... Two years after the Cairo speech, the president of the United States revives U.S. policy in the Middle East and North Africa.

Half an hour late due to a few last minute questions, President Barack Obama appeared at noon in the conference hall of the State Department in Washington, D.C. on May 19, 2011, to deliver his speech on the Middle East and North Africa. Five months after the beginning of the Arab revolutions, two weeks after the killing of Osama bin Laden and with the possibility of a unilateral Palestinian declaration of independence, the public eagerly awaited the U.S. president’s position on recent developments.

With his renowned rhetoric from his days as a lawyer, Obama paid a glowing tribute to the Tunisian and Egyptian revolutionaries, warned intransigent autocrats, promised a major economic commitment from the United States and called for the resumption of peace talks between Israelis and Palestinians. Regarding the latter, the president proposed the recognition of a Palestinian state within the 1967 borders.

In his Cairo speech of June 2009, Obama intended to give a fresh start to the United States’ relationship with Islamic countries. Two years later, his speech in Washington still aimed to open "a new chapter in American diplomacy.” According to the president, such diplomacy would be more humble, more attentive to the people and less indulgent toward authoritarian regimes.

Criticized for his timidity before the first tremors in the Tunisian and Egyptian streets, the American president put himself firmly on the side of protesters against the "tyranny of governments that deny their citizens dignity.”

But this support for democratic aspirations must not be equated with the desire to export the American model. "Not every country will follow our particular form of representative democracy,” Obama announced. Seeming to address, without naming them, the Islamist parties who are gaining ground on the political scene in Egypt and Tunisia, he added, "America respects the right of all peaceful and law-abiding voices to be heard, even if we disagree with them. ... We look forward to working with all who embrace genuine and inclusive democracy."

President Obama’s speech strongly condemned radical Islamism, identifying the removal of its most famous icon with the decline of the movement. He asserted, "By the time we found bin Laden, al-Qaida’s agenda had come to be seen by the vast majority of the region as a dead end, and the people of the Middle East and North Africa had taken their future into their own hands.” Obama also denounced the religious sectarianism threatening Egypt, Syria and Bahrain, remarking, "Coptic Christians must have the right to worship freely in Cairo, just as Shia must never have their mosques destroyed in Bahrain.”

Iranian Hypocrisy

Obama, taking into account the revolutionary eruptions and underlying trends in the Arab world, defined three priorities to guide U.S. policy in the region: democracy, development and peace in the Middle East.

U.S. policy promotes reform and supports democratic transitions. Early in the president’s speech, he warns autocrats: "Two leaders have stepped aside [Tunisian President Ben Ali and Egyptian President Mubarak]. Others may follow."

Obama first targets Moammar Gadhafi, who will “inevitably leave or be forced from power.” Less severe with respect to Bashar al-Assad, Obama advises the Syrian president to "lead that transition or get out of the way.” The U.S. president also denounces “the hypocrisy of the Iranian regime, which says it stand for the rights of protesters abroad, yet represses its own people at home.”

Of Bahrain, a close ally of the United States, where Shia protests are subject to violent repression, Obama says, “The government must create the conditions for dialogue, and the opposition must participate to forge a just future for all Bahrainis.” President Obama adds that in Yemen, another U.S. ally, "President Saleh needs to follow through on his commitment to transfer power.”

Eternal Conflict

The challenge is also economic: Peace cannot be achieved without development. The U.S. president’s comments on that matter are directed at the G8 meeting in Deauville, France to which Egypt and Tunisia have been invited. Obama pledges substantial financial assistance. Cairo will thus receive $1 billion in debt forgiveness and is guaranteed the same amount in loans to promote infrastructure and employment. In Tunisia and Egypt, investment funds will total $2 billion, and the U.S. will launch a "comprehensive Trade and Investment Partnership Initiative.”

President Obama devotes the speech’s conclusion to the conflict between Israel and Palestine, a delicate matter with the reconciliation between Fatah and Hamas and the upcoming White House visit of Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu. This conclusion makes the most revolutionary statement of the speech. The U.S. president declares that “the borders of Israel and Palestine should be based on the 1967 lines,” and finally argues for the existence of a sovereign, but unarmed, Palestinian state, for which Barack Obama attracts criticism from some of the Arab public.


Soutien aux transitions démocratiques, promesses d’aide économique, appel à la reprise du processus de paix israélo-palestinien… Deux ans après le discours du Caire, le président américain relance la politique des États-Unis au Moyen-Orient et au Maghreb.

C’est avec une demi-heure de retard due, semble-t-il, à quelques hésitations de dernière minute, que Barack Obama a fait son apparition à midi, dans la salle de conférences du département d’État, à Washington, le 19 mai, pour prononcer son discours sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Cinq mois après le début des révolutions arabes, deux semaines après l’élimination d’Oussama Ben Laden, et alors que se profile la perspective d’une déclaration unilatérale d’indépendance de la Palestine, la position du président américain sur tous ces sujets était très attendue.

Avec le lyrisme dont, ancien avocat, il est coutumier, Obama a rendu un vibrant hommage aux révolutionnaires tunisiens et égyptiens, mis en garde les autocrates les plus intransigeants, promis un engagement économique important des États-Unis et appelé à la reprise des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens, dont il souhaite, de manière inédite, la reconnaissance d’un État dans les frontières de 1967.

En juin 2009, avec son discours du Caire, Obama avait voulu donner « un nouveau départ » aux relations entre les États-Unis et les musulmans. Deux ans plus tard, son allocution de Washington ambitionne encore d’ouvrir « un nouveau chapitre de la diplomatie américaine ». Cette diplomatie, Obama la veut plus humble, plus à l’écoute des peuples et moins indulgente envers les régimes autocratiques.

Critiqué pour sa timidité devant les premiers soubresauts des rues tunisienne et égyptienne, le président américain s’est placé clairement du côté des manifestants, contre « la tyrannie de ces gouvernements qui dénient toute dignité à leurs citoyens ».

Mais le soutien aux aspirations démocratiques des peuples ne doit pas être assimilé à la volonté d’exporter le modèle américain : « Tous les pays ne suivront pas nécessairement notre forme particulière de démocratie représentative. » Semblant s’adresser, sans les nommer, aux partis islamistes qui gagnent du terrain sur les scènes politiques égyptienne et tunisienne, il précise : « Les États-Unis respectent le droit qu’ont tous les citoyens pacifiques et respectueux des lois de faire entendre leur voix. Nous sommes parfois en désaccord total avec eux. Mais nous sommes prêts à travailler avec tous ceux qui se rallient à une démocratie véritable et participative. »

L’islamisme radical est, en revanche, fermement condamné, l’élimination de son héraut le plus célèbre coïncidant, estime-t-il, avec le déclin de cette mouvance : « Au moment où nous avons débusqué Ben Laden, une grande majorité des habitants de la région pensait que les idées d’Al-Qaïda menaient à une impasse, et les peuples du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord avaient déjà pris leur avenir en main. » Condamné également, le sectarisme confessionnel qui menace en Égypte, en Syrie et à Bahreïn : « Les chrétiens coptes doivent avoir le droit de pratiquer librement leur culte au Caire, tout comme les chiites ne doivent pas voir leurs mosquées détruites à Bahreïn. »

Hypocrisie iranienne

Prenant en compte les éruptions révolutionnaires, mais aussi les tendances de fond du monde arabe, Obama définit les trois priorités qui guideront sa politique dans la région : démocratisation, développement et paix au Proche-Orient.
Il s’agit tout d’abord de promouvoir les réformes et de soutenir les transitions démocratiques. Dès le début du discours, les autocrates sont mis en garde : « Deux dirigeants ont été écartés. D’autres pourraient suivre. » Premier en ligne de mire, Mouammar Kaddafi « quittera inévitablement le pouvoir ou y sera forcé ». Moins sévère à l’égard de Bachar el-Assad, Obama conseille au président syrien de « conduire la transition ou de se retirer », dénonçant au passage « l’hypocrisie du régime iranien, qui dit soutenir les droits des manifestants à l’étranger, alors qu’il brime ses compatriotes ». À Bahreïn, proche allié des États-Unis, où la contestation chiite est l’objet d’une violente répression, « le gouvernement doit créer les conditions propices au dialogue et l’opposition participer à la création d’un avenir juste pour tous ». Au Yémen, autre pays allié, « la nuit doit finir », dit Obama à l’adresse du président Saleh.

éternel conflit

Le défi est également économique : la paix ne peut être assurée sans le développement. Très attendu sur ce point au moment où s'ouvre la réunion du G8 de Deauville (France), à laquelle sont invitées l’Égypte et la Tunisie, le président américain annonce le versement d’une aide substantielle. Le Caire se voit ainsi remettre 1 milliard de dollars de dettes et garantir la même somme en emprunts pour promouvoir les infrastructures et l’emploi. En Tunisie et en Égypte, des fonds d’investissements seront dotés de 2 milliards de dollars, et la mise en œuvre d’une « grande initiative de partenariat pour le commerce et l’investissement » est annoncée.

Le dernier développement de ce discours est consacré au conflit qui s’éternise entre Israël et Palestine, sujet délicat à l’heure où le Fatah et le Hamas se réconcilient et à la veille d’une visite de Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, à la Maison Blanche. Ce passage contient sans doute la déclaration la plus révolutionnaire de ce discours : pour la première fois, les États-Unis déclarent que « les frontières d’Israël et de la Palestine doivent se fonder sur les lignes de 1967 ». Enfin, plaidant pour l’existence d’un État palestinien souverain mais désarmé, Barack Obama s’attire d’ores et déjà les critiques d’une partie de l’opinion arabe.
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