Obama, Nixon et la campagne 2012
Par Jean-Sébastien Stehli — le 5 juin 201
Les éléments pour la campagne présidentielle de 2012 sont confus: Aucun président depuis FDR n’a obtenu un second mandat avec un taux de chômage supérieur à 7,2%. Or, aujourd’hui, 9,1% des Américains n’ont pas d’emploi et les chiffres de création d’emplois sont mous: 54.000 en mai. Anémique.
Pendant ce temps là, les candidats Républicains ressemblent à des légumes défraîchis à l’étal du marchand: pas très appétissants. Selon une récente enquête du Pew Center, 44% des électeurs utilisent des adjectifs négatifs pour décrire les candidats déclarés ou potentiels, 19% utilisent un adjectif neutre et seulement 12% ont une opinion positive de ce que le GOP leur propose.
Et pendant que les Américains cherchent un travail, le Congrès, contrôlé par les Républicains, joue aux dés avec l’avenir des citoyens: en exigeant des coupes budgétaires drastiques dans des programmes sociaux tout en demandant des réductions d’impôts pour les plus aisés. Triste pour la démocratie, mais bon pour Obama.
D’abord, même si l’histoire indique qu’avec un taux de chômage supérieur à 7,2%, la réélection devient difficile, il faut aussi se souvenir que Roosevelt a été élu avec un taux de 16,6% et réélu avec 14,6% en 1940. Et de nombreux économistes de tous bords ont comparé la crise économique et financière de 2008 à celle de 1929. En regardant les choses sous cet angle, les chances de 44th de gagner un second mandat ne sont pas si mauvaises.
Sauf qu’à défaut d’avoir de bons indices de chômage, Barack Obama pourrait faire valoir qu’il a fait reculer le nombre d’Américains sans emploi. Mais le chiffre était de 7,8% lorsqu’il a prêté serment. Il est aujourd’hui de 9,1%. Ce sera l’argument principal des Républicains pendant l’année de campagne électorale.
Mais comme l’élection présidentielle se joue Etat par Etat, puisque ce sont les grands électeurs du collège électoral qui décident de l’élection (en 2000 Al Gore a remporté le plus grand nombre de voix, mais perdu l’élection parce qu’il avait empoché moins de voix du collège électoral une fois que la Cour Suprême a décidé de donner l’élection à W.). Sur les 19 Etats qui ont un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale, 11 sont des Etats remportés par 44th en 2008. Si Obama perdait le Michigan, la Floride et la Caroline du Nord, ce sont, par exemple, 60 voix du collège électoral qui s’évanouieraient.
Michael Tomasky, le rédacteur en chef de Democracy: A journal of ideas, reste optimiste. Il compare la situation de 2011 à celle à laquelle était confronté Richard Nixon en 1972. Le taux de chômage avait progressé de 2% depuis son arrivée à la Maison Blanche. Mais, comme Obama aujourd’hui, Nixon avait en face de lui des adversaires Démocrates dans un état de confusion totale, contrôlés par des lunatiques. Exactement la situation du GOP à l’heure actuelle. Mais il faudrait au moins que la création mensuelle d’emplois se situe autour de 300.000. 44th pourrait au moins affirmer que le pays est sur la bonne voie. Il ne reste plus beaucoup de mois avant l’élection de 2012.
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