Republicans Standing at Attention

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Sept des présidentiables républicains pour l’élection de l’an prochain se sont présentés au public américain, lundi soir, à la faveur d’un premier débat télévisé organisé à Manchester, dans ce New Hampshire où s’ouvrira traditionnellement en février 2012 la saison des primaires. Toutefois, à huit mois de ce premier grand rendez-vous électoral, les candidats se sont bien gardés d’en découdre.

C’est à peine s’ils se sont affrontés à fleurets mouchetés durant les deux heures d’entretien modérées par John King, journaliste vedette de CNN, préférant concentrer un tir nourri sur Barack Obama qu’ils ont tour à tour accusé de ne rien faire pour redresser l’économie, de saboter la couverture de santé des Américains, et de ne pas avoir de politique étrangère. Chacun a promis de faire mieux s’il était envoyé à la Maison Blanche, quitte à se contredire, voire à se renier.

Ce fut le cas en particulier de Mitt Romney, l’ancien gouverneur du Massachusetts, qui fut un des candidats malheureux aux primaires républicaines de 2008 (remportées par John McCain) et qui fait à ce stade figure de favori, dans les sondages tout au moins. S’il n’a pas hésité à dénoncer “l a trahison” du président Obama, incapable selon lui d’assainir les finances publiques et de stimuler l’emploi, M. Romney a préféré ne pas insister sur l’assurance-maladie qu’il avait naguère mise en place dans le Massachusetts et qui ressemble à s’y méprendre au plan de M. Obama que les Républicains jurent de vouloir démanteler…

Une fâcheuse parenté qu’un autre candidat à l’investiture républicaine, l’ex-gouverneur du Minnesota Tim Pawlenty, a fustigée en forgeant un néologisme – “Obamneycare” – qui agglutine les noms d’Obama et de Romney avec le mot “care” (“soins”). M. Pawlenty s’est pourtant gardé d’employer l’expression sur le plateau de télévision lundi soir.

Les Républicains entendent en effet montrer un front uni, ainsi que Mitt Romney l’a souligné en assurant que “quiconque dans ce studio ferait un meilleur président que Barack Obama”. Il importe pour eux de dissiper l’impression de divisions que dégage une multitude de candidatures généralement peu stimulantes et parfois potentiellement dérangeantes pour un électorat qui reste majoritairement blanc, protestant et conservateur. Outre M. Romney qui est mormon (ce qui fut pour lui un indéniable handicap en 2008), sont engagés dans la course un candidat noir, Herman Cain, ex-patron de la chaîne “Godfather’s Pizza”, et un ancien collaborateur de Ronald Reagan, Fred Karger, qui est juif et homosexuel (il n’a pas participé au débat). Se sont également déclarés candidats l’ancien speaker de la Chambre Newt Gingrich, l’ex-sénateur de Pennsylvanie Rick Santorum, le député du Texas Ron Paul et sa collègue du Minnesota Michele Bachmann, qui était l’unique femme sur le plateau.

La présence de Mme Bachmann a fait ressortir l’absence de Sarah Palin, qui n’a toujours pas précisé ses intentions, mais que beaucoup verraient bien concourir tant sa popularité est grande dans les milieux conservateurs. L’ex-gouverneur de l’Alaska sillonne le pays depuis des semaines, un périple très médiatisé qui a des allures de campagne préélectorale.

L’éventuelle candidature de Mme Palin soulève la question du soutien du Tea Party, le mouvement ultra-conservateur dont elle est l’égérie et qui a lourdement influencé le scrutin législatif de novembre dernier aux dépens des Démocrates mais aussi de l’establishment républicain. Plusieurs des présidentiables se disputent cet appui crucial dont Michele Bachmann qui semble, pour l’heure, avoir l’ascendant.

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