The DSK scandal and the Casey Anthony trial have revealed a media-driven system ready to interfere in legal affairs without scruple.
It is Monday, July 5, 2011. Nancy Grace is furious. "I'm not going to let some kooky jury stop justice!" The television host of the continuous news channel HLN, sister network of CNN, exclaimed. Only a few moments earlier, Mrs. Grace — blonde bob, chic suit, shrill voice and a look of vengeance — had predicted that Casey Anthony would be found guilty and given the death sentence.
From the moment she started covering the Anthony case, the former prosecutor-turned-television "star" from Georgia was certain that the young woman of 25 years was guilty of having murdered her two-year-old daughter Caylee in order to continue her party lifestyle. Day after day, month after month, her furious energy sparked a nationwide hysteria as millions of Americas followed her show. She provided commentary on the latest developments, all while raking in money and notoriety.
But far from weighing in the pros and cons, Grace had already made up her mind, incriminating Casey from the start. She often featured guest interviews of those who would put the young woman in a bad light. Over and over, her show would display on an endless loop moving videos of her little girl Caylee, images of the young mother in provocative clothing and even photos of plastic bags thought to contain the remains of the toddler. “In this atmosphere of hysteria, everyone cried guilty!”* a CNN journalist remarked through the airwaves. So, at 2:30 p.m. Tuesday, when the jury's verdict cleared Casey Anthony for lack of proof beyond reasonable doubt, Nancy Grace saw her trial crumble.
Financial Pressure
Instead of traditional questioning, the small screen judge intensified her invectives, affirming that she would continue to judge Casey Anthony before the court of opinion. She sent out teams of journalists to the restaurant where the defense lawyers were dining after their victory, pouring out her anger at their ability to mislead the "irrational" jurors. Alerted by HLN, furious bystanders crowded in front of the bistro to denounce the verdict. The manager had to come out to explain that he was not responsible for his clients. This behavior reveals the collective outcry resulting from such "bread and game" trials.
The same type of frenzy took over the DSK affair, revealing a media-driven system ready to interfere in legal affairs without scruple. Again and again, images of Dominique Strauss-Kahn were shown, with bags under his eyes, unshaven, haggard and handcuffed. On the day of his arrest, there were images of him being led to court under charges of sexual assault. There was also the famous photo of his Rikers Island jail cell, illegally taken by a prison guard, which was plastered all over the tabloids, who had already more or less convicted him of his crime.
For those who defend free speech on behalf of the First Amendment of the Constitution, it's easy to say that the "media court" exists everywhere and that in the end, it does not prevent the American justice system from acting independently. The jury's exculpation of Casey Anthony and DSK's release on parole by the New York prosecutor supports this argument. But others call for debate on the pitfalls of excessive media coverage, invoking a sort of defamation of the accused. Editor Jim Smith of NewsandSentinel.com writes, "CNN should be ashamed of putting revenue and ratings above fair coverage and ethical standards." The Casey Anthony case, "combined with the collapse of the Dominique Strauss-Kahn case ... shows a press quick to jump to conclusions," concludes Time magazine columnist James Poniewozik.
Today, New York City Councilman David Greenfield called for the banning of the "perp walk." This practice, dating back to the 19th century, consists of having arrested persons walk out of the police station handcuffed by the police — all to cater to the flashing cameras of eager reporters. Expected to have an "educational" effect, the perp walk was defended at the beginning of the DSK trial by New York City Mayor Michael Bloomberg. However, with the return of the trial this past Friday, which brought about weaknesses in the housemaid's case, Bloomberg backpedals on the practice. "We vilify [the accused] for the benefit of theater, for the circus," he stated, siding with the French, who forbid such practices and are in favor of the concept of innocent-until-proven-guilty.
Yet few observers think that things will change. Political and financial pressures continue to perpetuate the "media circus." In 2006, Nancy Grace interviewed a young mother, Melinda Duckett, whose little boy had disappeared. She interrogated her mercilessly, implying that the mother had not done all that was necessary to keep an eye on her son. The next day, the young woman committed suicide. Despite a wave of turmoil, "Nancy Grace: Prosecutor" continues to be aired.
*Editor's Note: This quote, while translated accurately, could not be verified.
L'affaire DSK et le procès pour infanticide de Casey Anthony révèlent un système médiatique prêt à s'immiscer sans scrupule dans les affaires de justice.
Ce mardi 5 juillet, Nancy Grace est furieuse. «Je ne vais tout de même pas laisser un jury à la gomme arrêter la justice !», lance cette présentatrice vedette de la chaîne d'information continue HLN, cadette de CNN. Quelques minutes plus tôt, Mme Grace, coupe blonde au carré, regard vengeur, voix de crécelle et tailleur chic, a prédit que Casey Anthony allait être condamnée à la peine de mort.
Depuis qu'elle s'est emparée de l'affaire Anthony, cet ancien procureur originaire de Géorgie, devenue une «star» du petit écran, a décidé que la jeune femme de 25 ans était coupable d'avoir assassiné sa petite fille de 2 ans, Caylee, pour vivre sa vie en boîtes de nuit. Jour après jour, mois après mois, avec un acharnement qui a suscité une véritable hystérie collective - des millions d'Américains se mettant à suivre son show -, elle a commenté les rebondissements de cette affaire, y gagnant beaucoup d'argent et de notoriété.
Mais, loin de peser le pour et le contre, Grace a toujours instruit à charge, convoquant sur son plateau les invités qui noircissaient l'image de la jeune mère, passant en boucle, jusqu'à la nausée, des vidéos émouvantes de la petite fille, des images de sa jeune maman dans des tenues aguicheuses et des photos de sacs plastiques censés contenir les restes de l'enfant. «Dans cette ambiance d'hystérie, tout le monde a crié coupable !», a reconnu sur les ondes une journaliste de CNN. Alors, quand le verdict des jurés est tombé à 14 h 30 mardi, innocentant Casey Anthony faute de preuves irréfutables, Nancy Grace a vu s'écrouler «son procès».
Pressions financières
Loin de s'interroger, la justicière du petit écran a redoublé d'invectives, affirmant qu'elle continuerait de juger Casey Anthony devant le tribunal de l'opinion. Elle a dépêché des journalistes devant le restaurant où les avocats de la défense dînaient après leur victoire, déversant sa colère sur leur capacité à tromper des jurés «irrationnels». Alertés par HLN, des passants chauffés à blanc ont accouru devant le bistrot pour dénoncer le verdict. Le patron a dû sortir dans la rue pour expliquer qu'il n'était pas responsable de ses clients ! Un comportement qui révèle le déchaînement de l'opinion avide de «pain et de jeux» judiciaires.
Le même type de frénésie a prévalu à propos de l'affaire DSK, révélant un système médiatique prêt à s'immiscer sans scrupule dans les affaires de justice. Partout, on a vu passer en boucle les images de Dominique Strauss-Kahn, des poches sous les yeux, mal rasé, hagard et menotté, tandis qu'il est amené, le jour de son arrestation, au tribunal, pour qu'on lui présente les chefs d'accusation d'agression sexuelle formulés contre lui. Il y a eu aussi la fameuse photo prise illégalement par un gardien de prison dans sa cellule de Rikers Island et transmise aux journaux à scandale, où il a déjà l'air d'un condamné.
Ceux qui défendent le droit de la presse, au nom du 1er Amendement de la Constitution, ont beau jeu de dire que le tribunal médiatique existe partout et qu'il n'a finalement pas empêché la justice américaine d'agir en toute indépendance - puisque les jurés ont disculpé Casey Anthony et que le procureur de New York a fait libérer DSK sur parole. Mais d'autres voix réclament un débat sur les écueils de cette médiatisation à outrance, invoquant les dégâts sur l'accusé. «CNN devrait avoir honte d'avoir mis les considérations d'argent et les taux d'audimat au-dessus des exigences d'une couverture honnête», estime l'éditorialiste James Poniewozik dans Time Magazine. L'affaire Anthony, «combinée à l'effondrement apparent de l'affaire Dominique Strauss-Kahn, montre une presse prête à sauter sur des conclusions rapides», s'inquiète-t-il.
Le conseiller municipal de New York David Greenfield réclame aujourd'hui l'interdiction du perp walk ( que l'on peut traduire par «chemin du criminel», perp étant l'abréviation de «perpetrator»). Cette pratique remontant au XIXe siècle consiste à faire sortir du commissariat les personnes arrêtées pour que la police puisse les livrer menottées en pâture aux flashs des reporters. Censé avoir un effet «éducatif», le perp walk a été défendu par le maire de New York, Michael Bloomberg, au début de l'affaire DSK. Mais, avec le retournement de vendredi, qui a mis en évidence la fragilité du témoignage de la femme de chambre, il a changé d'avis : «On salit les accusés pour le bénéfice de la mise en scène, du cirque», a-t-il rectifié, donnant raison aux Français, qui interdisent de telles pratiques au nom de la présomption d'innocence.
Pourtant, peu d'observateurs pensent que les choses changeront. Trop de pressions politiques et financières se conjuguent pour perpétuer le «cirque médiatique». En 2006, la présentatrice Nancy Grace avait convoqué sur son plateau une jeune mère, Melinda Duckett, dont le petit garçon avait disparu. Elle l'avait interrogée avec dureté, sous-entendant qu'elle n'avait pas fait tout ce qui était nécessaire pour le surveiller. Le lendemain, la jeune femme se suicidait. Malgré une vague d'émoi, le show du «procureur Grace» a continué.
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[T]he Republican president managed to make the meeting revolve around his interests — the debate about the 5% — and left out ... the White House’s attitude toward the Kremlin.
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