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Posted on August 1, 2011.
Le Niger rejoindra bientôt le club des producteurs africains de pétrole. Avec ses réserves de 300 millions de barils découvertes dans la région d’Agadez, il lui sera difficile, dans l’immédiat, d’entrer en concurrence avec le Nigeria, la Libye et l’Algérie. Ce n’est pas la seule particularité du Niger. Car c’est aussi un pays frontalier de la Libye où dure depuis des mois un conflit opposant El Gueddafi à une coalition occidentale. Deux autres caractéristiques peuvent être ajoutées à cela puisque Al Qaîda a l’intention d’y installer des bases permanentes et que le pays est connu pour être riche d’une autre ressource naturelle qu’est l’uranium exploité par la France.
Il n’en faut pas plus pour que le président américain, Barack Obama, adresse une invitation au chef de l’Etat nigérien qu’il recevra avec trois autres dirigeants africains pour discuter de coopération économique et de sujets régionaux. Il est donc fort attendu qu’Obama cherche d’abord, à rallier les Africains à la position occidentale sur le dossier libyen dès lors que nombre d’entre eux sont toujours hésitants sur une ligne de conduite à ce sujet. Le chantage économique et diplomatique aidant, il n’est certes pas facile à des Africains d’acquérir une liberté d’action même au sein de leur continent. Exemple de cette hésitation et de la fragilité de la diplomatie africaine: récemment, une manifestation de soutien à El Gueddafi a été interdite car le président du Niger, Mahamadou Issoufou, était soucieux de ne pas prendre parti dans le conflit préférant une solution négociée.
Obama, cependant, marche sur des oeufs dans cette région. Au moment où l’annonce de l’invitation est faite, on apprend aussi qu’El Gueddafi est très populaire à Agadez, là même où des réserves de pétrole ont été découvertes le mois dernier. El Gueddafi et pétrole auront ainsi la possibilité d’enflammer les esprits nigériens desquels Obama aura du mal à chasser l’image positive du leader libyen.
L’exercice d’Obama s’avère aussi difficile eu égard aux liens de cette Afrique francophone avec la France. L’enjeu est d’ailleurs, de faire basculer ses opinions afin de faciliter l’entrisme des Américains. Quête ratée par les prédécesseurs d’Obama. Un président avec des racines locales aura-t-il plus de chance?
Il a, en tout cas, l’intention de frapper un grand coup en invitant simultanément quatre présidents de ce continent même si c’est loin d’égaler la brochette de chefs d’Etat aux Champs-Élysées un 14 Juillet en compagnie du président français, Nicolas Sarkozy.
Obama va tout de même rencontrer également, les présidents béninois Boni Yayi, guinéen Alpha Condé et ivoirien Alassane Ouattara. Celui-là même à avoir été soutenu par les Français qui voulaient implanter la démocratie dans son pays. Des mois plus tard, c’est aux Américains de tenter d’y incruster leur modèle. On croyait l’offensive réservée exclusivement à des pays arabes, même si ce n’est pas dans leur totalité, mais on se trompe puisque l’aire géographique des élèves de l’Occident ne cesse de s’élargir. C’est déjà bien parti pour nos voisins de l’Est, pourquoi ne pas étendre l’exercice au Sud? D’autres voudraient en profiter. Comme Al Qaîda!
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