When Reagan Raised Taxes

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Les républicains aiment se souvenir du président Ronald Reagan comme du président qui a allégé le lourd fardeau fiscal des Américains.

Ce n’est pas sans raison. En 1981, pour tenir sa promesse électorale, le président Reagan a paraphé une ambitieuse réforme qui a significativement abaissé les impôts aux États-Unis. En réduisant les charges des particuliers de 23%, en faisant tomber le taux marginal d’imposition pour la tranche de revenus supérieure d’un sommet de 70% à 50% et en accélérant l’amortissement des investissements des entreprises, le président Reagan a offert des allègements récurrents d’un total de 143 milliards par année.

Mais les républicains, et en particulier ceux qui adhèrent au mouvement Tea Party, ont une mémoire bien sélective, note Joseph Thorndike, chroniqueur invité du blogue Echoes de l’agence Bloomberg, dans un commentaire on ne peut plus pertinent.

Seulement quelques mois après l’adoption du Economic Recovery Tax Act de 1981, le président Reagan a repris d’une main le tiers de ce qu’il avait donné de l’autre. Il l’a fait en abolissant des échappatoires fiscales.

Avant d’arriver à la Maison-Blanche, le président Reagan s’était pourtant juré de ne rien faire de tel. Il avait auparavant décrit les abris fiscaux comme un petit répit pour les travailleurs américains qui triment dur. Mais Ronald Reagan s’y est résigné en voyant les déficits budgétaires des États-Unis enfler. C’est ainsi qu’est né le Tax Equity & Fiscal Responsability Act de 1982, la première hausse d’impôt d’une série à venir durant ses deux mandats.

Cependant, jamais le président Reagan n’a annoncé qu’il allait abolir ces échappatoires. Il s’est plutôt servi d’un euphémisme qui, à défaut d’être joli, maquillait habillement la réalité. Il a parlé de «mesures de bonification des revenus» («revenue enhancements»).

Sur les conseils de ses experts en économie, Ronald Reagan a rapidement tiré la leçon qui s’imposait. Malheureusement, conclut Joseph Thorndike, professeur d’histoire invité de l’Université de Virginie et spécialiste de l’histoire des impôts aux États-Unis, on ne peut pas en dire autant des républicains conservateurs qui se réclament de son héritage.

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