(Dans le photo) L’effroyable journée qui a changé le monde
A chaque fois qu’un mouvement islamiste veut se donner une base militante, il promet de libérer la Palestine avec Al Qods comme capitale.
La littérature, les travaux scientifiques et les oeuvres cinématographiques font toujours florès 10 ans après ces effroyables attentats du 11 septembre 2001. La carte géostratégique moderne de la planète dessinée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, corrigée avec la chute du mur de Berlin en 1999, a été complètement chamboulée par les attaques du 11 septembre.
Tout l’échiquier du monde a été bouleversé pour consacrer définitivement la suprématie de la puissance américaine au sens propre et figuré du terme. Mais quelles leçons a tiré l’Oncle Sam de ces attaques meurtrières? N’est-ce pas que les mêmes ingrédients supposés être à l’origine du ressentiment arabe et musulman sont toujours là? Les moins bellicistes pensent à la question palestinienne.
A chaque fois qu’un mouvement islamiste veut se donner une base militante, il promet de libérer la Palestine avec Al Qods comme capitale. La symbolique d’une Palestine occupée martyrisée est très forte dans le subconscient des populations arabes et musulmanes. Dix ans après les attentats du 11 septembre, cette injustice de l’Histoire n’a pas été rétablie malgré les fortes promesses de l’ex-président américain G. W. Bush d’aider à la création d’un Etat palestinien avant la fin de son mandat en 2008. M. Bush fait deux guerres, mais il n’a pas aidé à la création de l’Etat palestinien.
L’enthousiasme de son successeur, Barack Obama, s’est heurté à l’intransigeance d’Israël qui a défié la communauté internationale en poursuivant les constructions à Jérusalem. En mars 2010, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a fait peu de cas du mécontentement de Barack Obama. «Si les Américains soutiennent les demandes déraisonnables présentées par les Palestiniens concernant un gel de la construction à Jérusalem, le processus politique risque d’être bloqué pendant un an», avait-il d’emblée menacé.
Depuis, M. Obama a fléchi, les constructions se sont poursuivies et tout est rentré dans l’ordre. L’Administration Obama est revenue «aux bons sentiments» puisqu’elle menace d’utiliser son veto si les Palestiniens s’en remettent à l’ONU pour demander la reconnaissance de leur Etat. Entre-temps, l’Amérique s’est empressée de reconnaître le Conseil national de transition libyen avec une inexplicable facilité. Au-delà des théories et contre-théories des complots, au-delà du fait que c’est la barbarie contre la modernité, le 11 septembre 2001 c’est aussi la guerre.
La stratégie du tout-sécuritaire dans laquelle s’est engagée l’Administration Bush inspirée par les faucons de la Maison-Blanche. «Les estimations les plus prudentes du bilan des victimes directes se chiffrent à ce moment à 225.000 morts et 365.000 blessés», selon un rapport de l’université américaine Brown, publié hier. Le rapport a été consacré aux guerres en Irak, en Afghanistan ainsi qu’à la campagne antiterroriste menée au Pakistan. Comme dans toute guerre, les chiffres sont horribles. Il fallait voir, à l’immense caserne de Fort Lewis dans l’Etat de Washington, la douleur indicible des familles des soldats morts en Irak ou en Afghanistan. Muette, la douleur est tout aussi indicible dans les pays conquis par les boys de l’armée US qui ne sont pas partis faire du tourisme. Pas moins de 31.741 personnes, selon le même rapport, dont environ 6000 Américains, 1200 soldats alliés, 9900 Irakiens, 8800 Afghans, 3500 Pakistanais ainsi que 2300 membres de sociétés militaires privées ont payé de leur vie ces conflits. Cela sans compter le flot des réfugiés notamment en Irak et en Afghanistan où près de 8 millions de personnes ont été déplacées. La guerre mondiale contre le terrorisme déclarée par l’ex-président Bush pour laver l’affront, n’est pas pour autant terminée même avec l’élimination de Oussama Ben Laden, l’ennemi juré des Américains. L’Administration Obama développe, depuis, une nouvelle approche. Celle de la guerre des idées. «L’Amérique n’est pas seulement forte par ses chars et ses avions. Elle l’est aussi par ses idées», avait dit le président Obama dans son premier discours quelques heures après avoir gagné l’élection présidentielle de novembre 2008. Mais entre les discours et la réalité, il y a toute une faune de lobbys aux Etats-Unis.
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