The Tea Party Against The Wall

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44th vient d’annoncer qu’il demanderait au Congrès une taxe sur les Américains les plus riches. Pour bien enfoncer le clou, Obama a appelé cette taxe de solidarité the Buffett Rule (la règle Buffett) en hommage au milliardaire Warren Buffett. Soudain, les Républicains se trouvent au pied du mur.

Après s’être laissé bousculer par les “schoolyard bullies” que sont les Républicains, Obama, l’air de rien, contre-attaque. En proposant cette taxe exceptionnelle sur les revenus supérieurs à 1 million d’euros, il place les Républicains dans la position inconfortable de s’opposer à l’effort de solidarité demandé de tous alors que la majorité des Américains souffre de la crise économique.

Pour se sortir de ce piège le GOP, par la voix de Paul Ryan, affirme que cet impôt nuirait à la création d’emplois, thèse vieille comme le monde, alors même que, comme l’a démontré le prix Nobel de l’économie, Paul Krugman, cette taxe n’a strictement aucune incidence sur l’emploi.

Obama n’a pas révélé les détails de cette taxe, mais celle-ci n’a aucune chance d’entrer en application sans le soutien des Républicains au Congrès. Il n’est pas certain que cette variante Made in the USA de l’ISF, contribue de manière significative à la réduction du déficit budgétaire. Mais la proposition de Barack Obama a surtout un but politique. Au moment où s’engage la bataille pour la Maison Blanche, bataille dont l’issue n’est pas du tout certaine pour le président, il s’agit de définir clairement les deux camps: les Démocrates sont du côté des Américains, les Républicains, du côté des riches. D’une certaine manière, la Buffett Rule est tout droit inspirée des méthodes de Karl Rove qui lançait des débats dans le simple but de cliver l’électorat et de mobiliser son camp. L’impôt concernerait 450.000 personnes sur les 144 millions. Le GOP serait dans la position difficilement défendable et certainement ridicule, de se battre pour une toute petite poignée d’Américains. Il est peu probable que les électeurs de John Boehner, le Speaker de la Chambre des Représentants, élu de l’Ohio, approuvent ses choix. Les Républicains vont avoir du mal, cette fois-ci, à trouver la parade.

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