Understanding Occupy Wall Street: Who Are These Made-in-America Protesters?

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Posted on October 30, 2011.

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C’est LA curiosité du moment. On les présente comme “la version de gauche” des Tea Party. Le mouvement, comme un “Octobre américain”. Depuis le 17 septembre, des Américains, sous le slogan “Occupy Wall Street” (OWS) campent dans le quartier d’affaires de New York.

Aucun signe d’essoufflement à l’horizon, au contraire. Les observateurs jugent que le mouvement prend une ampleur inédite et jamais vue depuis les manifestations contre la guerre du Vietnam. Et attire de plus en plus de médias. Un appel a été lancé pour occuper le 15 octobre toutes les places fortes du monde.

Qui sont-ils et que veulent-ils ? Il est temps de les suivre, pas à pas. “Le Nouvel Observateur” fait le point sur les indignés de Wall Street.

1. Comment le mouvement est né ?

Le mouvement est né presque spontanément le 17 septembre dans le quartier d’affaires de New York après un appel pour occuper Wall Street, façon place Tahrir au Caire (Egypte). 2.000 personnes ont décidé alors d’occuper jour et nuit un parc public, Zuccoti Park, rebaptisé “Liberty Plaza” à proximité de la Bourse de New York.

A l’origine de l’idée, certains évoquent un appel au rassemblement du magazine de contre-culture et anti-capitaliste canadien “Adbusters” (casseurs de pub), mi-juillet. L’appel a été notamment relayé par les Anonymous. La répression de la manifestation sur le pont de Brooklyn le samedi 1er octobre a renforcé le mouvement et leur a donné une certaine visibilité.

A Washington, le mouvement qui s’appelle “Occupy DC” occupe la place McPhearson de la Liberté, entre le Capitole, la Maison Blanche et le Département du Trésor. A côté, sur une place voisine, un rassemblement de quarante ONG contre la guerre en Afghanistan prévu depuis 6 mois s’est joint au mouvement de “Occupy DC”.

2. Qui sont-ils ?

Etudiants, chômeurs, jeunes anarchistes, jeunes salariés… le caractère hétéroclite du mouvement dépasse le cadre des Indignés espagnols. Sa caractéristique première est son assise plutôt large. Plusieurs syndicats de gauche ont rejoint le mouvement des manifestants. Certains riches ont même tenu à témoigner leur soutien.

3. Que revendiquent-ils ?

Sur leur site, les organisateurs du mouvement ne s’étendent pas sur des revendications concrètes, mais affirment que “la chose que nous avons tous en commun est que nous sommes les 99% qui ne tolèreront plus la rapacité et la corruption du 1% restant”. Selon les différents témoignages recueillis par les médias, les manifestants revendiquent… l’absence de revendication claire.

Elles sont en effet multiples : contre les inégalités, le fardeau fiscal, la guerre, le changement climatique… Les manifestants réclament aussi la création d’une Commission spécial pour limiter l’influence des banques sur la politique. Il partage tous en commun le ras-le-bol des inégalités sociales, la crise et le refus du système ultra-libéral.

Le mouvement veut surtout montrer le fossé qui se creuse entre la population et les élites.

4. Comment vivent-ils ?

Il dispose d’une cantine, un coin média, une bibliothèque avec romans, poésie et pamphlets, un atelier artistique, une antenne médicale et une autre pour les dons.

5. Quels sont leurs moyens de communication ?

Des conférences de presse deux fois par jour, plusieurs sites internet, un journal quotidien (“The Occupied Wall Street Journal”) témoignent d’une communication politique quasi professionnelle. Le mouvement est très présent sur Internet et sur les réseaux sociaux.Facebook, Twitter, Tumblr, Scribd… autant d’outils pour propager les informations.

Beaucoup de vidéos sont postées sur leur site où l’on peut suivre le mouvement en direct :

Ils communiquent aussi par gestes. Par exemple, les 10 doigts de la main qui gesticulent en l’air veulent dire qu’on approuve un message.

6. Leurs slogans

la plupart des slogans sont anti-capitalistes. Les manifestants se sont réunis sous celui de “Nous sommes les 99%”. Pour les manifestants, il s’agit des 99% de personnes qui vivent de plus en plus mal par rapport au 1% qui s’enrichit. Mais de nombreux slogans se sont multipliés depuis.

7. Qui sont leurs soutiens ?

Le mouvement se veut indépendant, sans leader et apolitique. Ces contestataires, souvent jeunes, n’ont pas de lien établi avec des partis politiques, ni avec ceux qui financent ces partis, ni même avec aucune organisation en particulier.

Mais plusieurs célébrités ont profité de l’occasion pour afficher leurs idées et se montrer auprès des manifestants. Michael Moore, Noam Chomsky, l’actrice Susan Sarandon, le chanteur Kanye West sont venus notamment leur rendre visite. Le Prix Nobel d’économie Eugène Stiglitz est allée lui aussi de sa petit visiste. Même les milliardaires Georges Soros etWarren Buffet ont exprimé leur sympathie.”comprendre leur réaction”.

8. Quels points communs avec le mouvement des Indignés parti d’Espagne ?

Le mouvement, il est clair, s’inscrit dans l’air du temps. Des Indignés de la Puerta del Sol de Madrid aux manifestants israéliens en passant les cris de colère du peuple arabe, les méthodes sont similaires et adaptables à chaque place forte du monde. Sit-ins sur les grandes places des grandes villes, campements, protestations permanentes et pacifiques, la méthode est la même, se duplique et s’adapte.

9. Comment réagit la Maison Blanche ?

Brouillon et flou pour certains, le mouvement ne suscite pour l’instant que de rares réactions au sein du gouvernement. Le président Barack Obama a cependant dit sa sympathie pour les manifestants, estimant qu’ils exprimaient “la frustration que ressent le peuple américain”. Le vice-président Joe Biden est allé dans le même sens.

La leader de la minorité démocrate à la Chambre Nancy Pelosi a également souligné sur ABC news que les manifestants étaient “en colère car ils n’ont pas de travail”. “Rien ne met plus en colère que de ne pas pouvoir offrir le nécessaire à votre famille, ou de ne pas savoir quelles sont vos perspectives pour l’avenir”, a-t-elle dit.

Si les démocrates sont généralement favorables au mouvement, les républicains y sont résolument hostiles, mais ils ne l’ignorent plus.

Le Tea party a ainsi dénoncé comme “insultante” la comparaison faite entre lui et les manifestants. “Le seul point que nous ayons en commun, c’est que nous sommes comme eux opposés au renflouement de Wall Street. C’est tout”, a-t-il insisté dans un communiqué, auquel était attachée une demande de contribution financière.

10. “Occupy Wall Street” va-t-il s’internationaliser ?

Les manifestants Américains espèrent donner une dimension internationale à leur mouvement.De Madrid jusqu’à New York, des appels à manifester ont été lançés dans 719 villes de 71 pays pour la journée du 15 octobre avec pour mot d’ordre: “United for #Globalchange”.

“Occupy Wall Street” devrait déménager le temps d’une journée à Times Square à New York. En Europe, les manifestants descendront dans les rues un peu partout, comme à Lisbonne où le mouvement “génération précaire” est présenté comme un précurseur de la mobilisation.

Ils espèrent notamment que le mouvement sera visible de la La City, le coeur financier de Londres, ou de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort .

Quelques centaines ou quelques milliers d’autres sont attendus à Bruxelles, point d’arrivée d’une marche qui vient de traverser l’Espagne et la France, à Zurich, Genève et Bâle, sur la place de la Bourse à Amsterdam ou encore à Vienne, Varsovie ou Prague.

A Madrid, convergeant depuis les quartiers périphériques et la banlieue, ils referont le chemin jusqu’à la Puerta del Sol, la place emblématique occupée pendant un mois au printemps par les Indignés.

La mobilisation en France reste très modeste.

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