Face à Herman Cain et Rick Perry, l’ex-gouverneur paraît organisé et crédible.
Une foule souriante attend Mitt Romney devant l’immeuble de brique du Parti républicain de Fairfax, dans le nord de la Virginie. Une semaine après le passage de Barack Obama dans cet État crucial, qui avait voté démocrate en 2008 mais a ensuite élu le gouverneur conservateur Robert McDonnell, «Mitt» est venu soutenir les candidats républicains aux élections locales de novembre 2012.
En bras de chemise, silhouette élégante, cheveux bruns en arrière, sourire poli aux lèvres, Error! Hyperlink reference not valid.a l’allure du fils de famille qu’il est indéniablement. Son père était gouverneur du Michigan. Lui a fait carrière dans les affaires avant de remettre d’aplomb le Comité d’organisation des Jeux olympiques d’hiver de Salt Lake City, puis d’être élu gouverneur du Massachusetts de 2003 à 2007 -une performance dans le fief démocrate des Kennedy. Toute sa campagne consiste à mettre en avant son expérience de gestionnaire avisé. Ses débats télévisés, où il est apparu compétent, ont partiellement effacé l’image de «girouette» qui lui collait à la peau depuis la campagne de 2008. Tous les jours, son équipe, très rodée, publie en ligne des attaques précises contre ses adversaires.
Cette stratégie commence à payer. Mitt Romney est en tête des intentions de vote dans le New Hampshire et la Floride, et au coude-à-coude avec l’homme d’affaires afro-américain Herman Cain dans l’Iowa et la Caroline du Sud, des États clés qui tiendront leurs primaires très tôt. «Il va gagner la nomination, c’est sûr», affirme Bart Marcois, un ancien diplomate, volontaire à Fairfax. C’est «le seul capable de battre Barack Obama».
4% et 15% dans les sondages
Dans un récent sondage de CBS, Romney est pourtant devancé de sept points par le truculent Herman Cain (40% contre 33%), un inconnu surgi de Géorgie qui, avec son bagout et ses formules lapidaires, séduit un électorat républicain en quête d’un didat «du cœur». Face à lui, l’ex-gouverneur du Massachusetts, plutôt guindé, en appelle à leur raison. Selon une étude menée dans l’Ohio, Cain est perçu comme «plus aimable» et Romney comme «plus compétent». Un autre sondage de l’université Quinnipiac donne aussi Herman Cain en tête avec 28% des voix, contre seulement 23% au patricien du Massachusetts.
Mais les partisans de Romney ne s’inquiètent pas. «Cain est formidable, mais sa campagne n’est pas sérieuse, dit Bart Marcois. Il n’a pas l’organisation adéquate pour gagner la présidentielle, il veut juste vendre son livre!» Un article du New York Times expose «le chaos» de son état-major. Ses derniers clips publicitaires -présentant son chef de campagne en train de tirer sur une cigarette et mettant en scène des cow-boys qui vantent les «vrais hommes»- déchaînent les satiristes. «Ce manque de professionnalisme explique pourquoi Romney attaque surtout Perry, qui, avec l’argent des milliardaires texans, pourrait se maintenir jusqu’en mars, puis percer dans le Sud», analyse Marcois. Le programme économique de Perry est passé inaperçu dans la presse, le gouverneur texan ayant, le même jour, dit «douter» du lieu de naissance américain d’Obama. Depuis, il «rame» pour apaiser la controverse et oscille entre 4% et 15% dans les sondages, perdant du terrain au profit de Cain.
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