La biographie Steve Jobs écrite par Walter Isaacson, ancien patron de CNN et Time, et publiée ces jours-ci, était tellement attendue depuis la mort du fondateur d’Apple que le Huffington Post n’a pas résisté. Bien sûr, le refus de Steve Jobs de se faire opérer de son cancer puis de le faire trop tard, est évoqué. Mais ce sont les relations étranges de Jobs avec 44th qui intriguent, tant on pouvait penser que ces deux garçons appartenant à la même génération technologique, devaient entretenir des relations positives. Or, le livre contient des révélations et anecdotes sur les relations plutôt névrotiques du génie d’Apple pour Obama. Chic chic chic on y va!
Photo Pete Souza La maîtrise absolue était l’obsession de Steve Jobs. Président ou pas. Il décidait de tout: d’un détail d’organisation au fond d’une stratégie. Seul, il savait ce qu’il fallait faire. Commençons par un détail:
Le fameux dîner des Titans de la Silicon Valley fut tout sauf un long fleuve tranquille à organiser. C’était une idée de Steve Jobs au départ. Obama rassemblerait six ou sept présidents d’entreprises de la Vallée pour recueillir leurs idées innovantes. Les collaborateurs de la Maison Blanche mirent trop de noms sur la short list et Jobs qui voulait un tout petit comité de géants fit savoir “qu”il n’avait pas l’intention de venir” dans ces conditions. Et puis, ce fou de la précision et du détail, commença à critiquer vertement le menu crevettes, poisson et salade de lentilles auprès de John Doerr, le trouvant trop bizarre et ne voulant pas du dessert au chocolat. Le protocole de la Maison Blanche dut imposer le goût du président pour un gâteau à la crème.
Est-ce lui qui avait laissé la place à droite d’Obama au plus jeune de la bande, Mark Zuckerberg, fondateur de Face Book? A vérifier.
On laisse de côté son obsession d’être appelé directement par le président et non ses collaborateurs les plus importants, au point de presque refuser la rencontre- sauvée par sa femme- qui aura lieu fin 2010 au Westin de l’aéroport de San Francisco.
D’entrée de jeu dans cet entretien, il passe à l’attaque et déclare à Potus qu’il va droit vers une présidence d’un seul mandat. Lui tenant un langage de conservateur strict. Et de lui balancer tout le mal qu’il pense de son administration tatillonne en matière de règlements et de taxes pour les entreprises qui veulent se développer. En Chine, c’est tellement plus facile de construire des usines qu’ici. Non content de saper le moral du prez, il enfonce le clou avec la faillite du système éducatif qui ne fonctionnera pas tant qu’il y aura des syndicats de professeurs. Aucune chance de réformer l’enseignement sauf à autoriser les chefs d’établissements à recruter et vider les professeurs sur la base de leur compétence prouvée. Et pour achever Obama, il dit que rien ne progressera si les écoles ne restent pas ouvertes jusqu’à 18h, 11 mois par an. C’est tout Steve? Rhabillé pour l’hiver Potus.
Isaacson parle cependant de plusieurs contacts téléphoniques entre Obama et Jobs prouvant l’intérêt que celui-ci portait à être entendu. Et même d’une proposition de celui-ci de créer une campagne politique pour 2012. C’était la deuxième fois qu’il faisait cette offre. En 2008, déjà…Mais il avait trouvé David Axelrod, le stratège d’Obama, pas assez déférent à son égard. Donc ça ne s’était pas fait mais on sait que son idée était de créer quelque chose d’aussi fort que le “morning in America” des pubs de Ronald Reagan. Campagne basée sur la confiance en soi des Américains et le réveil du pays.
Seules manquent les réactions d’Obama et c’est plutôt gênant.
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