The Final Days Before an Execution in the U.S.

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Derniers jours avant une exécution aux Etats-Unis

Le documentaire Un moment dans la vie de Hank Skinner a été tourné au Texas, au fil des treize “derniers” jours précédant l’exécution de cet Américain, alors prévue pour le 24 mars 2010 – et qui a finalement été reportée au mercredi 9 novembre 2011. Le réalisateur Jordan Feldman y suit le quotidien de la Française Sandrine Ageorges-Skinner, autorisée à voir son mari avant son exécution (Le Monde du 24 mars 2010). Une femme de convictions et de combat contre l’injustice. Qui vit actuellement les affres de l’attente d’un nouveau sursis, à l’image de ce qu’elle vécut en 2010 et que l’on découvre dans le documentaire Un moment dans la vie de Hank Skinner que Canal+ diffusera le mardi 8 novembre.

Condamné à mort en 1995 pour le meurtre de sa compagne et des deux fils de celle-ci, Hank Skinner clame depuis le début son innocence et demande que l’on procède à des tests ADN sur les pièces à conviction, pour en faire la preuve. Ce que la justice américaine vient une nouvelle fois de lui refuser, cette semaine. (voir Hankskinner.org).

L’histoire de milliers d’Américains

Le juge à l’origine de la condamnation à mort était en devoir de répondre à cette demande de tests ADN avant de pouvoir faire exécuter Hank Skinner. Son refus a amené les avocats de Hank Skinner à faire appel de cette décision. Pour autant, l’Etat du Texas a d’ores et déjà fait savoir que quels que soient les résultats d’analyse ADN, cela ne remettrait pas en cause la culpabilité de Skinner… “Ce n’est pas le problème du seul Texas, mais de tous les Etats-Unis, insiste Sandrine Ageorges-Skinner. C’est un véritable génocide social. Les juges ne recherchent pas la vérité, mais un résultat rapide aux yeux de ceux qui les élisent. Quitte à cacher ou détruire des preuves à décharge ou à fabriquer des faux. Dans ce documentaire, il ne faut surtout pas voir le cas de Hank comme un drame exceptionnel, c’est le contraire qui l’est ! Cette histoire est en fait celle de milliers d’Américains. Des pauvres.”

A partir de cinquante-cinq heures de rushes tournés dans l’urgence en 2010, le réalisateur Jordan Feldman, la monteuse Sophie Brunet et le producteur Jean-Xavier de Lestrade (MahaProductions) – Oscar du meilleur documentaire en 2002 pour Un coupable idéal, qui suit le procès d’un adolescent noir accusé à tort d’un meurtre aux Etats-Unis – ont construit un film en forme de compte à rebours autour de Sandrine Ageorges-Skinner. “En fait, je le vois comme un film sur Hank à travers moi”, résume-t-elle.

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