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En route vers l’investiture républicaine

La course à l’investiture républicaine qui doit couronner l’adversaire du président sortant Barack Obama pour la présidentielle de 2012. »

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Newt Gingrich a participé au débat des candidats à l’investiture républicaine, samedi à Spartanburg, en Caroline du Sud.

PHOTO: REUTERS

Richard Hétu, Collaboration spéciale

La Presse

(New York) Pour paraphraser Mark Twain, les rumeurs de la mort politique de Newt Gingrich étaient grandement exagérées.

«La campagne présidentielle de Gingrich implose.» Ce titre publié le 9 juin dans le Washington Post reflétait un consensus médiatique: après la démission massive de ses principaux conseillers, l’ancien président de la Chambre des représentants pouvait dire adieu à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de 2012.

Newt Gingrich connaissait alors un des pires débuts de campagne présidentielle de l’histoire contemporaine américaine. La rébellion de son équipe tenait à divers facteurs, dont sa décision de délaisser les électeurs d’Iowa et du New Hampshire, entre autres, pour aller faire une croisière de deux semaines dans les îles grecques avec Callista, sa troisième femme.

Ce voyage bizarre, voire suicidaire sur le plan politique, s’ajoutait aux récentes révélations sur les goûts dispendieux de Newt Gingrich. En 2005 et 2006, cet apôtre de l’austérité budgétaire a accumulé de 250 001$ à 500 000$ de dettes auprès du joaillier new-yorkais Tiffany, dont le nom est synonyme de luxe et de raffinement.

Tout cela semblait être fatal pour un homme à qui très peu d’experts accordaient la moindre chance d’être désigné candidat républicain pour 2012. «Il est une figure du passé. Et il traîne un lourd bagage», confiait à La Presse Dante Scala, politologue de l’Université du New Hampshire, le jour de mai où le politicien de 67 ans a annoncé sa candidature.

Sondages favorables

Newt Gingrich ne gagnera peut-être pas l’investiture républicaine, mais force est d’admettre que sa popularité connaît un net regain auprès des électeurs républicains. Selon deux sondages nationaux publiés vendredi, il a quitté les bas fonds et se retrouve, grosso modo, à égalité avec Mitt Romney et Herman Cain.

Sa remontée dans les sondages coïncide avec le déclin relatif des appuis à Herman Cain, qui doit se défendre depuis deux semaines contre des accusations de harcèlement sexuel portées à son encontre par au moins quatre femmes.

Ce retour de Newt Gingrich dans les bonnes grâces des républicains illustre leurs efforts incessants pour trouver une solution de rechange à Mitt Romney, qui demeure suspect aux yeux de nombreux conservateurs. Michele Bachmann et Rick Perry se proposaient d’incarner ce choix, mais ils n’auront fait qu’un temps à la tête du peloton.

Le candidat des «changements profonds»

Vendredi, après la publication des sondages favorables à sa candidature, Newt Gingrich n’a pas tardé à cibler Mitt Romney, le qualifiant notamment de «bon gestionnaire», une critique déguisée en compliment.

«Si vous vous voulez gérer Washington, il serait un très bon candidat, a-t-il dit en s’adressant à une centaine d’électeurs du New Hampshire. Mais si vous voulez changer Washington de façon profonde et fondamentale, je pense que c’est une besogne différente.»

Il va sans dire que Newt Gingrich se voit comme un homme capable d’apporter des changements «profonds» et «fondamentaux», deux adjectifs qu’il emploie à satiété. Il se vante d’ailleurs d’y être déjà parvenu en tant qu’architecte d’une «révolution conservatrice» qui a permis au Parti républicain de prendre le contrôle de la Chambre des représentants en 1994 – pour la première fois en 40 ans.

Président de la Chambre de 1995 à 1999, il revendique aujourd’hui la paternité de plusieurs réalisations associées à la présidence de Bill Clinton, dont la réforme de l’aide sociale, l’équilibre du budget et le boom économique des années 90.

Sur le plan politique, il ne fait cependant aucun doute que le 42e président a pris le dessus sur Newt Gingrich, qui a abandonné son titre et son siège à la Chambre après la déconfiture des républicains aux élections de mi-mandat de novembre 1998.

Critiqué pour l’utilisation qu’il avait faite de l’affaire Monica Lewinski, il a par la suite été accusé d’hypocrisie pure et simple: pendant que ses troupes soumettaient Bill Clinton à une procédure d’impeachment pour avoir menti sur sa relation avec l’ex-stagiaire de la Maison-Blanche, il trompait sa deuxième femme avec une de ses employées.

Ce passé figure parmi les obstacles qui se dressent devant Newt Gingrich. Mais cet ancien professeur d’histoire doit croire plus que jamais en ses chances de suivre les traces de son modèle, Charles de Gaulle, qui est revenu au pouvoir après plusieurs années d’exil politique.

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