Will the Tea Party Soon Be the Fall Guy?

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Le Tea Party bientôt dindon de la farce ?

D’ici jeudi prochain, le “supercommittee”, établi en août dernier pour réduire la dette des Etats-Unis de 2 trillions de dollars sur dix ans, devra avoir rendu sa copie. Il est prévu que le 23 novembre, la décision du comité devra être acceptée par les membres du Congrès qui devront immédiatement l’adopter, sans possibilité d’amendements d’aucune sorte.

On en est bien loin. Les 12 membres de ce comité spécial constitué de Républicains et de Démocrates à parts égales, sont bloqués: les Démocrates ont accepté les coupes budgétaires proposées par le GOP, tandis que, jusqu’à présent, les Républicains refusaient absolument toute augmentation des impôts. On était dans l’impasse.

Mais la situation est peut-être en train de changer.

C’est un véritable coup de tonnerre: les deux plus virulents Républicains anti-impôts au Congrès, Patrick Toomey et Jeb Hensarling, se sont lancés, en coulisse, dans une campagne de lobbying très énergique auprès de leurs collègues pour qu’ils acceptent de rompre le pacte Républicain et votent avec les Démocrates pour augmenter les impôts. Leur proposition générerait 300 milliards de dollars de revenus supplémentaires en impôts nouveaux sur une décennie. Une révolution qui pourrait avoir des conséquences très importantes pour le parti dans l’année électorale qui s’engage.

Depuis le viol, par George Bush père, de son engagement à ne pas augmenter les impôts, par sa célèbre formule “Read my lips, no new taxes”, les Républicains se sont accrochés à ce credo: jamais d’augmentation d’impôts. Bush fils a même conduit deux guerre sans revenir sur ce principe, ce qui n’est pas étranger à la situation actuelle des Etats-Unis. Les Républicains se souviennent qu’ils ont perdu l’élection suivante parce que leur électorat avait été démobilisé par le renoncement à cette promesse. Ceux d’aujourd’hui sont pris entre l’arbre et l’écorce: ou bien ne rien faire et prouver, une fois de plus, aux Américains, que le Congrès est incapable de gouverner le pays, même en temps de crise; ou bien accepter de créer de nouveaux impôts et se mettre à dos le Tea Party, mouvement anti-taxes, qui les a portés au pouvoir. En plus, les Républicains ont une épée de Damoclès au dessus de leur tête: en cas d’échec du supercommittee, des réductions automatiques dans le budget de la Défense seront activées.

Déjà, la résistance s’organise: Patrick Henry, Représentant de la Caroline du Nord, a envoyé une lettre de protestation signée de 70 autres Représentants Républicains. Le groupe super conservateur Americans for Prosperity a ciblé 40 Représentants Républicains qui ont exprimé une ouverture à la possibilité de nouveaux impôts.

Barack Obama, qui remonte dans l’opinion américaine d’après le tout récent sondage du Pew Center, a tout à gagner dans cet imbroglio Républicain: soit paraître comme la voix de la raison quand les Républicains s’entre-déchirent publiquement, soit bénéficier de la défection d’un électorat du Tea Party démobilisé par la trahison de leurs alliés Républicains. Comme un malheur ne vient jamais seul, les Républicains s’apprêtent à choisir Mitt Romney, le candidat le plus éloigné des thèses du Tea Party. Mauvaise année pour les populistes.

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