Edited by Mark DeLucas
Il était l’invité-surprise de la course à l’investiture républicaine pour la présidentielle. Patatras ! Voici Herman Cain, ancien patron d’une chaîne de pizzérias, empêtré dans plusieurs affaires de harcèlement sexuel.
En octobre, le Washington Post avait consacré Herman Cain, ancien patron d’une chaîne de pizzérias, flavour of the month – « saveur du mois ». Dans les sondages, le candidat noir créait la surprise. Non content de doubler Rick Perry, l’ultraréactionnaire gouverneur du Texas, ce novice en politique talonnait Mitt Romney, pourtant favori de la course à l’investiture républicaine. Cain n’avait pourtant que deux recettes en poche : installer une clôture électrifiée le long de la frontière mexicaine pour empêcher les clandestins de la franchir et opter pour un taux d’imposition unique de 9 % sur les revenus, les entreprises et les taxes à la consommation – un « plan 9-9-9 » s’inspirant des règles du jeu vidéo SimCity !
« La simplicité, c’est le génie », répétait le matois outsider, rétorquant à ceux qui le taxaient d’inexpérience que la carrière de Romney était « tournée vers Wall Street », alors que la sienne était « tournée vers l’Amérique de tous les jours ». Un argument qui a fait mouche dans un pays en crise.
“Comportements déplacés”
Mais patatras ! À moins de deux mois du début des primaires, le site Politico révèle que l’ex-roi de la pizza a été accusé de harcèlement sexuel dans les années 1990. Selon le New York Times, deux femmes ont quitté l’Association nationale de la restauration, qu’il dirigeait à l’époque, moyennant une indemnisation et la promesse de ne plus jamais évoquer l’affaire. L’avocat de l’une d’elles confirme que sa cliente a été victime « d’une série de comportements déplacés » et a touché une indemnité de 35 000 dollars (25 400 euros). Entre-temps, une troisième employée dit avoir songé à porter plainte, et une quatrième femme, Sharon Bialek, a expliqué lors d’une conférence de presse avoir été harcelée par Cain alors qu’elle sollicitait son aide pour chercher du travail. Il aurait « glissé la main sous [sa] jupe » et pris sa tête pour la rapprocher de son sexe alors qu’ils étaient seuls dans une voiture. « Je lui ai demandé d’arrêter et il s’est arrêté », a-t-elle précisé.
Cain a d’abord nié en bloc, accusant Perry d’avoir orchestré une campagne de « diffamation » visant à « saboter » sa candidature. Quelques jours plus tard, il a admis l’existence d’un accord amiable avec une employée, précisant qu’au fur et à mesure de la négociation « l’avocat de l’accusatrice s’était rendu compte que, faute de témoin, sa plainte ne tenait pas la route ». « Toutes les accusations contre M. Cain sont complètement fausses », clame son équipe de campagne. Dans les derniers sondages, sa cote de popularité n’est pas trop affectée, mais ils ont été réalisés avant le témoignage de Mme Bialek.
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